Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anea), M. Ali Bey Nasri, souhaite que le conseil national consultatif pour la promotion des exportations soit installé, après un retard de dix ans. Cet organe devra être présidé par le Premier ministre. L'autre souhait de M. Ali Bey Nasri est la "mise à plat" de tous les mécanismes existants de sorte que les différentes facilitations accordées dans le cadre du dispositif des exportations soient consolidées. Le président de l'Anea estime que l'accord d'association avec l'Union européenne n'est pas profitable à l'Algérie. Notre pays trouve d'énormes difficultés à placer ses produits agricoles sur ces marchés étant donné les normes sanitaires rigoureuses et autres techniques protectionnistes imposées. C'est une manière propre à l'UE de protéger davantage ses produits. "Il faut explorer d'autres espaces notamment l'Afrique. Nous attendons depuis 2006 la signature d'un accord d'association avec l'Union de l'économie de marché de l'Ouest africain qui regroupe huit pays", souligne-t-il. Néanmoins, avant de se lancer dans de telles perspectives, il faut, avoue M. Nasri, examiner toutes les capacités surtout les créneaux porteurs dont l'agroalimentaire, l'industrie des boissons, les matériaux de construction, l'électroménager, les produits pharmaceutiques, sidérurgiques et agricoles... Autant de secteurs pour lesquels l'Algérie peut être compétitive sur d'autres marchés. Or, relève-t-il, "il existe un décalage entre la volonté politique affichée et la réalité du terrain". Les exportations qui ne dépassent pas 1,1 milliard de dollars annuellement, ont besoin, suggère M. Nasri, d'une véritable stratégie qui sera définie par tous les acteurs concernés. Celle-ci doit reposer d'abord, indique-t-il, sur une mise à niveau de la réglementation surtout celle liée au change, en apportant plus de souplesse. Il est impératif, propose-t-il également, de dépénaliser l'acte d'exportation, d'assurer la compétitivité des entreprises exportatrices à travers le transit portuaire et de lever certains blocages bureaucratiques par le biais d'une décision politique. Cela étant, des opérations d'exportation ont été d'ores et déjà réalisées avec succès par une dizaine de grandes entreprises. La Sonatrach qui exporte des dérivés du pétrole, se taille la part du lion. Le reste, soit près de 500 millions de dollars, est assuré à 85% par 5 exportateurs, affirme M. Nasri sur les ondes de la radio Chaîne III. Le classement des produits les plus exportés place le sucre au premier rang, viennent ensuite les dattes et les boissons. Le montant engrangé de l'exportation des produits agricoles, reste insignifiant puisqu'il ne dépasse pas 40 millions de dollars. Dans ce domaine, l'Algérie peut mieux faire. "Nous avons une production agricole, mais nous ne savons pas comment l'exporter", constate le président de l'Anea. Car, argue-t-il, il y a un manque flagrant d'une plateforme d'exportation des produits agricoles qui devrait être composée d'une chaîne logistique et du froid, chaîne inexistante pour le moment. Nom Adresse email