Plus de 1 200 participants représentant différents corps du secteur de la santé, dont une vingtaine d'experts étrangers, ont assisté, hier, au Palais des nations, au Club-des-Pins (Alger), aux travaux d'ouverture des Assises nationales de la santé. Prévues initialement en avril, avant d'être reportées en mai, puis en juin, ces assises devront contribuer dans l'élaboration d'une "nouvelle politique de santé" en Algérie et devront débattre des contraintes et difficultés, notamment celles de nature "juridique et règlementaire", du système d'information et de l'approche de prévention, mais également réfléchir aux "voies et moyens de développement de la recherche médicale". Dans son allocution, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est exprimé sur la réforme et le développement du secteur de la santé qui doivent répondre aux "besoins sanitaires croissants" des Algériens. Selon lui, l'Etat considère aujourd'hui, "avec force", que "la garantie de la santé publique est la première voie vers la justice sociale". "Sans santé publique, il n'y a pas de justice sociale", a insisté M. Sellal, non sans observer que le fondement de toute société est "l'égalité devant la santé" et "l'égalité sociale". L'intervenant a, en outre, rappelé certaines "avancées", citant nommément l'amélioration "en un temps record" de l'espérance de vie, et celle de la mortalité infantile. Comme il assurera que ces dernières années, l'Etat a mis les moyens nécessaires "pour lutter contre le cancer". Le Premier ministre, s'appuyant sur les statistiques de l'OMS, a noté que les dépenses de santé publique et privée pour l'Algérie sont de 279 dollars par habitant, un score appréciable en comparaison avec les pays voisins et même avec l'Egypte qui, elle, présente des dépenses de 152 $/hab. "En 2013, nous avons dépensé 6,300 milliards de dollars dans le secteur de la santé", a-t-il précisé, en déplorant néanmoins que "les résultats obtenus ne soient pas à la hauteur des dépenses engagées". Aussi, insistera-t-il sur les "deux éléments essentiels" de la réforme sanitaire. À savoir : "mettre le citoyen et le malade au cœur de (la) conception du système national de prévention et de soins" et "accorder toute son importance à la ressource humaine, médicale, paramédicale et gestionnaire". Abdelmalek Sellal a également signalé qu'il n'y aura pas de remise en cause des "principes" contenus dans l'actuelle loi de la santé (loi 85/05), à l'exemple de la gratuité des soins qui est "un acquis national à préserver". Seulement, dira-t-il, "il y a gaspillage et carences en matière d'égalité dans l'accès aux soins" qui exigent, donc, d'apporter des "corrections". Plus loin, le Premier ministre a fait part de la détermination du gouvernement à "poursuivre sa démarche de développement de l'industrie pharmaceutique" et à encourager "l'investissement et le partenariat dans ce secteur". "L'objectif du gouvernement, contenu dans son programme, est de produire un plus grand nombre de médicaments, dans le pays, pour en exporter une partie", a déclaré M. Sellal. Pour ce dernier, "il faut changer notre regard sur le secteur privé", qu'il faut considérer dorénavant comme un partenaire du système national de santé. Dans ce cadre, il a informé avoir donné des instructions aux banques et souligné la nécessité d'aider "le privé qui pourrait investir dans le secteur de la santé". Et d'ajouter : "L'essentiel, pour nous, c'est la santé du citoyen algérien." D'après lui, "le moment est venu aussi pour que le service public de santé soit à la hauteur dans toute la République, du Nord au Sud". Dans sa conclusion, il a appelé les responsables, en particulier les chefs de service des hôpitaux, à prendre "des initiatives" et plaidera pour "la réhabilitation du médecin généraliste" et "la rentabilisation des équipements", à travers "la lutte contre l'esprit administratif". Enfin, le Premier ministre a annoncé l'installation prochaine d'une commission, en vue de l'élaboration du projet de loi sur la santé. "Les recommandations de ces assises constitueront la base sur laquelle s'appuiera le gouvernement dans l'élaboration de la nouvelle loi", a soutenu M. Sellal. H A Nom Adresse email