«La garantie de la santé publique est la première voie vers la justice sociale, car il n'est pas question de justice sans assurer l'égalité des soins médicaux pour tous les citoyens et être à la hauteur de leurs exigences», a indiqué, hier au Palais des nations à Alger, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. S'exprimant à l'ouverture des Assises nationales de la santé, M. Sellal a mis l'accent sur la volonté du gouvernement de poursuivre ses efforts pour le développement de ce secteur vital. «L'évolution d'un Etat passe d'abord par la réforme du secteur de la santé qui demeure la première occupation des citoyens quel que soit leur niveau social», a-t-il dit, ajoutant que le développement économique et social qu'a connu l'Algérie ces dernières année a induit des défis nouveaux dans ce domaine, qu'il nous faut relever notamment en matière de prise en charge des maladies chroniques, de prévention contre les phénomènes pathologique nouveaux et l'amélioration de la qualité du service public de la santé». Le Premier ministre a indiqué en outre que le problème n'est pas d'ordre financier, il est organisationnel. «Les lacunes de la santé publique ne sont pas liées aux moyens financiers de l'Etat, mais à la mauvaise gestion et organisation», a-t-il expliqué. Pour M. Sellal, la réforme et le développement de ce secteur passent essentiellement par deux éléments, notamment mettre en place le citoyen et le malade au cœur de la conception du système national de prévention et de soins et valoriser la ressource humaine médicale, paramédicale et gestionnaire, car dit-il, «c'est elle qui sera appelée à concrétiser sur le terrain notre vision future de la santé en Algérie». Abordant l'industrie pharmaceutique, le même responsable a relevé que le gouvernement est déterminé à poursuivre sa démarche de développement pour encourager l'investissement et le partenariat, afin d'une part de couvrir les besoins nationaux en médicaments, et d'autre part parce que cette activité est porteuse de richesses et d'emplois. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de considérer le secteur privé de la santé comme un partenaire du système national. «Il faut être à l'écoute de ceux qui activent dans le secteur privé et les associer à l'élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale de santé».
Boudiaf : «Vers la formulation d'un nouveau système de santé» Ces Assises nationales qui se dérouleront jusqu'au 18 juin tendent à mettre en place un nouveau système de santé de manière à prodiguer des soins de qualité qui répondent aux aspirations des patients. A cet effet, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a appelé les acteurs de la santé à apporter leur contribution en vue d'enrichir la nouvelle loi sur la santé et d'élaborer une carte sanitaire adaptée aux mutations que connaît la société. Il a instruit ses cadres d'effectuer des visites d'inspection au niveau des établissements hospitaliers. La nécessité de revoir l'ensemble des mécanismes de gestion ainsi que la loi 85/05 relative à la santé qui ne répond plus aux exigences actuelles, permettra, a-t-il expliqué, d'asseoir un système sanitaire moderne à même de répondre aux besoins des citoyens. «L'ensemble des acteurs du secteur participent, lors de ces assises, à la formulation d'un nouveau système de santé en vue de corriger ses dysfonctionnements et de mettre en place de nouvelles bases plus adaptées aux transformations que connaît la société algérienne, et ce, dans l'optique de promouvoir la santé en Algérie», a souligné le ministre. A noter que sept ateliers seront organisés à cette occasion. Ils auront pour thèmes la déontologie professionnelle, l'organisation de la profession, le gouvernement et le financement du secteur, la prévention, la protection et la promotion du système, la politique de santé, les ressources humaines, la recherche scientifique et la santé dans les régions des Hauts Plateaux et du Sud. Lors de la deuxième journée, des recommandations seront soumises aux autorités publiques, en prélude à l'élaboration de la nouvelle loi sur la santé. Parallèlement, les experts examineront, durant deux jours, la réalité et les perspectives du système de santé du pays et le Plan national de lutte contre le cancer (2015-2019), l'information sanitaire, le financement et la présentation des expériences de certains pays ayant un système de santé développé.