Tout en mettant en relief les acquis et les avancées sanitaires, qui se sont traduits par l'augmentation de l'espérance de vie à 77 ans (décembre 2013), le 1er ministre Abdelmalek Sellal a évoqué des dysfonctionnements, des problèmes de gestion et des maux qui fragilisent notre système de santé. Intervenant hier, lors de l'ouverture des travaux des assises nationales de la santé, ayant regroupé plus de 1200 participants, au Palais des Nations, le chef du gouvernement a dénoncé l'irrationalité des dépenses dans le secteur, le gaspillage et surtout «l'absence d'égalité d'accès aux soins à tous les citoyens». Il a également mis le doigt sur le taux de mortalité maternelle, qui malgré les efforts consentis reste encore élevé : 70 décès pour 100 000 naissances. N'ayant pas donné des orientations précises sur l'élaboration de la nouvelle loi sanitaire, le chef du gouvernement a axé son discours sur la nécessité d'adopter une approche humanisée des soins. Autrement dit, permettre à tous les citoyens algériens l'accès aux droits et aux services de santé. Le 1er ministre s'est dit convaincu que l'accès équitable aux soins et à la santé publique garantit une justice sociale. Et d'affirmer «qu'on ne peut pas avoir une économie nationale forte sans avoir un système de santé performant». Sellal a réitéré l'engagement de l'Etat dans le financement des services de santé. «Nous dépensons, selon l'OMS, 279 dollars par habitant en matière de santé, sachant que l'Egypte dépense 152 dollars par habitant et la Turquie dépense 665 dollars par habitant». Pour le ministre, ces dépenses qui englobent des dépenses publiques et privées sont appelées à connaître une augmentation au fur et à mesure, a-t-il rassuré. Et d'insister sur la nécessité de faire impliquer le secteur privé dans le développement du systéme de santé. Pour illustrer l'importance de l'implication du secteur privé, le 1er ministre évoque le système de santé français. Sella a affirmé que la France dépense, selon l'OMS, 4670 dollars par habitant dont 80% des dépenses sont assurés par le secteur privé. Sellal s'est dit pour la promotion du privé dans le secteur de la santé. «J'ai donné des instructions aux banques pour accorder des crédits d'investissements à tous les opérateurs du secteur pour la construction des structures sanitaires privées, afin d'assurer une complémentarité et une coexistence entre les deux secteurs public et privé», a-t-il mentionné dans son intervention. Le 1er ministre a mis l'accent en outre sur la nécessité d'accorder une grande importance à la ressource humaine, médicale, paramédicale et gestionnaire. En ce qui concerne l'industrie pharmaceutique, Sellal a réaffirmé l'engagement de l'Etat pour poursuivre sa démarche de développement du secteur en encourageant l'investissement et le partenariat. Justement, les opérateurs du secteur réclament, plutôt proposent dans cette nouvelle loi, la mise à niveau du cadre réglementaire et l'injection de moyens humains et financiers pour accompagner cette industrie pharmaceutique. Et ce, pour pouvoir réaliser les objectifs assignés. «Arriver au minimum à 150 unités de fabrications industrielles, sachant qu'on est à 70 unités». A noter que le secteur pharmaceutique couvre actuellement 40% des besoins locaux, un secteur qui mérite réellement des encouragements de la part de l'Etat, selon les membres de l'UNOP.