À quelques jours du top départ de la Coupe du monde, c'était encore le doute quant à son organisation dans de bonnes conditions, en raison de la grogne sociale qui menaçait de gâcher la fête. La grève des travailleurs du métro de Rio, la veille même de l'événement, laissait présager le pire. Au point que Michel Platini, connu pour ne pas avoir la langue dans la poche, exprimait quelques regrets sur le choix du Brésil pour accueillir cette fête planétaire. L'ex-capitaine des Bleus, dans les années quatre-vingt, avait assorti ses regrets à un appel à la sagesse. C'est l'appel de "Platoche" qui a désamorcé la bombe sociale ? Pas du tout, tranche sèchement l'universitaire Alvés do Nassimanto, universitaire, rencontré samedi dans le somptueux hôtel Sierra Azul où a pris ses quartiers une bonne partie de la délégation de supporters algériens. "Les Brésiliens savent faire la part des choses, jamais ils ne comptaient gâcher la fête à leurs invités, venus des quatre coins du monde", explique t-il, en insistant encore sur le sens de "l'accueil" et de "l'hospitalité" des villes hôtes de l'événement. Mais, prévient encore cet universitaire, il ne s'agit que d'une trêve, les manifestations vont reprendre une fois le rideau tombé sur la compétition. "Les Brésiliens ont une passion pour le football, mais le gouvernement a trop dépensé dans la construction des stades, en rognant sur les enveloppes qui devaient être allouées à l'éducation, à la santé, au logement". Trêve donc, mais trêve bien respectée, car depuis le début de la compétition, l'heure est à la communion footballistique entre ces centaines de milliers de supporters qui partagent leurs jours entre la chaleur des stades, les ballades touristiques et les rendez-vous gourmands. Pas le moindre incident n'est signalé depuis le début de la compétition. Sauf, peut-être, ces images, largement diffusées par les télévisions locales, d'affrontements violents samedi à Belo Horizonte entre supporters brésiliens et leurs ennemis intimes argentins. Mais cela fait partie du décor. En tout cas, les supporters algériens, aussi bien à Belo Horizonte, première escale pour le match contre la Belgique, que Porto Alegre, deuxième halte pour le match contre la Corée du Sud, n'ont vraiment aucune raison de se plaindre tant le courant passe très bien avec les Brésiliens qui partagent avec eux la passion du foot et la chaleur humaine. "C'est un peuple chaleureux qui aime faire la fête, qui adore le football", estime l'ex-entraîneur national Rabah Saâdane, rencontré au milieu de la foule dans la charmante ville de Gramado, en compagnie du père de Hassan Yebda. Mais les Brésiliens connaissent peu de choses de l'Algérie qui leur paraît comme un pays lointain. Paradoxalement, ceux qui la connaissent, c'est à travers Zidane. "C'est son pays de naissance", mettent un point d'honneur à faire valoir les supporters algériens. Merci Zizou. Signe de la réussite de cette Coupe du monde samba : la présence remarquable du public. Tous les matches se jouent à pleines travées. Quelles que soient les équipes, les Brésiliens sont de la partie pour faire la fête et partager avec leurs hôtes. La fête et la sérénité pour une Coupe du monde placée aussi sous haute sécurité avec des patrouilles policières et militaires qui veillent au grain. Exit la protesta et vive la fiesta. O. O. Nom Adresse email