"Des vestiges sont visibles, ils émergent à peine de la terre, d'autres fragments de poteries, des jarres en terre cuite sont dispersés à même le sol, usés par l'érosion du temps et des conditions climatiques. Si rien n'est fait sous peu, c'est tout un pan de l'histoire qui disparaîtra". Tachachit est un site archéologique riche de plus de 2 000 ans d'histoire, situé à 7 kilomètres du chef-lieu communal d'El-Adjiba, 30 km à l'est de la ville de Bouira. Situé sur une crête et s'étalant sur plus de 45 hectares, les premières découvertes ont été faites il y a plusieurs années sans que cela émeuve outre mesure les autorités de wilaya qui ont toujours promis la classification de ce site. Aujourd'hui, et selon les dires des riverains, le sous-sol renfermerait des pans entiers de l'histoire et des trésors cachés. Trésors dans la mesure où les reliques retrouvées sur place proviendraient d'une époque estimée entre le Ier et le IIIe siècle avant Jésus-Christ selon les archéologues de la Direction de la culture de Bouira et les membres de l'association Les Amis de Cherchell. Tout un patrimoine est aujourd'hui à l'abandon, laissé aux mains des pilleurs et des bergers venant faire paître leurs troupeaux en ces lieux. Un riverain, ayant construit sa maison sur une superbe mosaïque de l'époque, affirme qu'il est prêt à céder sa demeure à l'Etat en contrepartie de deux logements car sa famille est composée de deux foyers. M. Romaci, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a effectivement sollicité les services de la wilaya pour protéger ce patrimoine. "Je demande juste une indemnisation pour ma terre que l'Etat se doit désormais de préserver en tant que trésor culturel et archéologique, mais jusqu'à présent on ne m'a toujours pas attribué le deuxième logement et je ne peux quitter les lieux''. Notre interlocuteur affirme, par ailleurs, qu'il a investi beaucoup d'argent afin de préserver cette immense mosaïque de plus de 1 000 m2 se trouvant sous la cour de sa demeure alors que sa situation financière n'était pas reluisante. Aujourd'hui encore, Alem Kaci, président de l'association culturelle Les Amis de Sadaoui-Salah, déplore le manque de célérité de la part des autorités de wilaya en déclarant que "des vestiges sont visibles, ils émergent à peine de terre, d'autres fragments de poterie, des jarres en terre cuite, sont dispersés à même le sol, usés par l'érosion du temps et des conditions climatiques. Si rien n'est fait sous peu, c'est tout un pan de l'histoire qui disparaîtra''. Interrogé sur les objets retrouvés sur place, M. Kaci fera montre de prudence : "Officiellement personne n'a rien trouvé, mais la rumeur parle de statues et de statuettes romaines, d'amphores antiques mais aucune trace officielle de ce que j'avance''. Même si notre interlocuteur demeure prudent, car les riverains ayant fait de ce sujet un secret d'Etat, il n'en demeure pas moins que la rumeur a fait son petit bonhomme de chemin et les Italiens exerçant à l'époque sur le chantier de l'autoroute Est-Ouest pour le compte de l'entreprise Todini, se sont rendus à maintes reprise sur ce site pour, dit-on, "acquérir à prix d'or" des pièces de monnaie frappées à l'effigie d'un empereur romain et autres vestiges de bibelots d'époque. Tout ça serait "de la spéculation, car il est interdit de sortir du territoire des pièces archéologiques appartenant au patrimoine algérien", révèle sous le couvert de l'anonymat un cadre exerçant à la Direction de la culture, qui assure cependant que le site de Tachachit est inscrit et classé à la wilaya depuis le 9 juillet 2009. De leur côté, les associations de la commune d'El-Adjiba ont envoyé une missive au ministère de la Culture pour exiger que des procédures urgentes soient entamées pour sauvegarder et étudier ce site. Nom Adresse email