Des associations de préservation du patrimoine demandent le classement de ce site et le lancement de travaux de restauration et de sauvegarde. Le site archéologique Tachachit, sis au niveau de la commune d'El Adjiba, sise à 30 km à l'est de Bouira est à l'abandon. Sur une superficie qui s'étend sur 45 hectares, les lieux regorgent de vestiges. Les fragments de poterie, des colonnes et des débris de murs sont visibles partout sur la colline de Tachachit. Toute une ville enfouie sous terre, témoin d'un passé riche. L'âge des ruines trouvées sur les lieux est situé entre le 3ème et le 1er siècle avant JC. Après de grands efforts et multiples appels, notamment de l'association culturelle Les amis de Salah Saadaoui, le site a été classé comme site de wilaya en 2009. Cette association a organisé la semaine écoulée la deuxième journée d'étude sur le site archéologique Tachachit, au niveau de la bibliothèque communale d'El Adjiba. Cependant, le classement de ce site n'a pas donné les résultats escomptés. Il n'a pas bénéficié d'assez d'intérêt de par les spécialistes, encore moins des responsables du secteur de la culture à Bouira. Ni fouille, ni protection du site. Seuls quelques propriétaires des terrains du site veillent à préserver ce qui reste. Le terrain du site est réparti entre quatre grandes familles, à l'instar de la famille des Ighoumass. Dans le modeste logement de M'hamed Remaci, issu de la famille Ighoumass, une très belle mosaïque romaine avec des motifs berbères couvre la cour. M'hamed a tout fait pour la protéger. La présence de ces mosaïques conforte l'idée que Tachachit était une cité, et non pas un simple poste avancé ou fort romain. Les hypothèses ne sont pas encore confirmées à cause du peu d'intérêt que l'on a consacré au site de Tachachit «Beaucoup d'objets ont été perdus. J'ai fait mon possible afin de préserver la mosaïque qui se trouve dans la cour de ma maison. J'ai même dépensé mon argent pour la protéger, alors que ma situation financière ne le permet pas», dira M'hamed Remaci. Ce dernier affirme avoir frappé à toutes les portes pour lui venir en aide et sauvegarder le site. «Personne au niveau de la direction de la culture ne m'a répondu. Plusieurs archéologues et spécialistes sont venus, mais sans résultat. Je ne peux même pas construire une nouvelle maison pour ma famille, car ma propriété est incluse dans le site archéologique», dira-t-il avec amertume. La demande de M'hamed se résume en 2 logements et une indemnisation pour le terrain. Pour le moment, le site Tachachit n'a pas livré tous ses secrets. Ce qui est enfoui sous terre est beaucoup plus important. «Il suffit de creuser à moins d'un mètre de profondeur pour découvrir des vestiges», diront les habitants de Tachachit. «Grâce à nos efforts, le site Tachachit a été classé au niveau de la wilaya de Bouira. Notre espoir est de le voir classé comme site national, car il revêt d'une grande importance historique et archéologique», dira Kaci Alem, président de l'association Il est utile de signaler que ni les responsables du secteur de la culture, ni les autorités de la wilaya de Bouira n'ont assisté à la journée d'étude.