On sait que beaucoup de travailleurs ne sont pas assurés, mais le chiffre que vient de rendre public l'ONS est effarant. 4 755 000 sur une population active estimée à plus de 10 millions, soit 42,4% ! Au-delà du manque à gagner pour la Sécurité sociale qui se veut d'essence solidaire, c'est le manque de prévoyance qui caractérise ces employeurs dont le niveau d'instruction relève de l'universitaire pour nombre d'entre eux. Il s'agit des indépendants, ceux qui travaillent à leur compte dans des professions libérales ou spécialisées comme coiffeur ou gérant de magasin. Le nombre de ces personnes affiliées à la Casnos, organisme censé les prendre en charge, est énorme et démontre, si besoin est, que l'affiliation n'est pas une obligation, sauf quand un coup dur arrive. C'est là que se pose la question du rôle de l'Etat en tant que puissance publique pour obliger les employeurs à assurer leur personnel et inciter les indépendants à faire de même sous peine d'arrêt de leurs activités. Et ce, dans le cadre de la loi et non comme instrument de représailles quand le pouvoir a un compte à régler avec ceux qui ne le caressent pas dans le sens du poil. On a vécu cette situation avec les inspecteurs de la Cnas qui débarquent dans certains journaux à l'approche d'échéances électorales. Loin d'être un instrument de répression, l'assurance doit être considérée comme un droit du travailleur et une protection pour sa famille. Finalement, au lieu de faire la chasse aux personnes qui exercent dans l'informel, comme celles qui vendent sur les trottoirs, l'Etat devrait commencer à regarder du côté de ceux qui ont pignon sur rue. À voir de près, les deux travaillent au noir, dans la plus totale impunité. Ce sera le meilleur exemple que les pouvoirs publics pourront afficher en mettant sur un pied d'égalité les citoyens devant la loi. Sans discrimination et sans passe-droit. O A [email protected] Nom Adresse email