Le GSPC attaque des convoyeurs de fonds

Nouvelle embuscade du groupe de Hattab à Tizi Ouzou

La somme de 30 000 euros et un milliard de centimes ont été emportés par les terroristes qui ont fait exploser le camion blindé.
Une fois de plus, des convoyeurs de fonds ont été la cible d’un attentat terroriste en Kabylie. Que s’est-il exactement passé et pourquoi ce groupe armé cible encore une fois ces convoyeurs ? Jeudi 22 avril, 12h 45 min. Un véhicule blindé appartenant aux convoyeurs de fonds de Tizi Ouzou est stoppé en un lieu situé entre Mekla et Aïn El-Hammam.
À peine les convoyeurs se sont rendu compte du piège que le véhicule vole en éclats. Une bombe vient d’exploser. La détonation a été entendue à une vingtaine de kilomètres, et la fumée que dégageait l’engin est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Dans l’esprit de la population, il s’agissait sans doute d’un attentat terroriste. Le groupe armé, qui s’est scindé en deux équipes, a investi la chaussée à visage découvert et dressé un faux barrage.
Une fois les trois convoyeurs maîtrisés, les criminels ont alors pris l’argent, 1 milliard de centimes et quelque 30 000 euros, selon nos sources. Entre-temps, les services de sécurité des localités avoisinantes sont intervenus en force pour tenter d’accrocher les auteurs du forfait, gagnés par la panique. Ces derniers ont alors abandonné leur plan et pris la fuite en direction des forêts avoisinantes. Les troupes de l’ANP stationnées au pied de la montagne du Djurdjura sont également intervenues pour resserrer l’étau sur ce groupe en bloquant toutes les issues au niveau de Mekla, Aïn El-Hammam, Aït Yahia et le pont de Boubehir. C’est alors que les assaillants ont abandonné des sacs pleins de billets (des dinars), dont de nombreuses liasses, éparpillées et partiellement brûlées par l’explosion.
Cependant, ils n’abandonneront pas les autres paquets remplis de devises, soit 30 000 euros. Grâce à l’efficacité des services de sécurité, les convoyeurs ont eu la vie sauve. On dénombre, selon nos sources, trois blessés dans un état grave. Évacués vers un hôpital limitrophe, les victimes ont reçu les soins nécessaires et leur vie est désormais hors de danger.
Par cet acte, les terroristes venaient de récidiver, avec la même tactique usée, il y a de cela quelques mois entre Larbaâ Nath Irathen et Aïn El-Hammam, où trois convoyeurs de fonds ont été tués sur le coup et une somme d’argent importante subtilisée. Selon les premiers indices, cet attentat a été perpétré par le même groupe qui avait attaqué, il y a quelques semaines, une banque dans la ville d’Azazga, faisant un mort et un blessé parmi la police de la même ville.
Ce groupe qui opère dans le périmètre nord-est de Tizi Ouzou, et basé dans les monts boisés d’Akfadou, a déjà à son actif plusieurs autres attentats similaires en Kabylie. Dirigé par Rachid Guelmi, alias Abou Souheib, “émir� du GSPC, ce groupe vise actuellement les banques, les convoyeurs de fonds, les postes et investit dans le racket parmi les populations isolées. Hier, nous avons appris qu’une vaste opération de ratissage a été déclenchée dans plusieurs localités limitrophes du lieu de l’attentat. Les troupes de l’ANP, appuyées par les forces combinées, ont dressé des barrages de contrôle dans les points sensibles.
La piste terroriste a été bel et bien confirmée.
À en croire les sources locales, notamment après la reddition récente de 300 de ses éléments, le GSPC s’investit désormais dans le banditisme après avoir perdu des éléments actifs, notamment ses relais d’arrière base et ses soutiens logistiques.
Aussi, même si les attentats terroristes sont devenus ces derniers temps sporadiques en Kabylie, il n’en demeure pas moins que la peur et la suspicion règnent sur les routes, et ce, malgré la présence dissuasive des troupes de l’ANP, des autres forces de sécurité et la vigilance des patriotes qui rassurent chaque jour le citoyen.
F. B.