“Il y a eu surdosage du programme�

Mériane Méziane, Secrétaire Général du CNAPEST à Liberté

Liberté : À quelques semaines de la fin de l’année scolaire, peut-on dire que le programme de rattrapage a été réalisé ?
M. Meriane : C’est exagéré de la part du ministère de l’éducation nationale de parler de rattrapage à partir du moment où il n’y a eu qu’une translation de l’année scolaire, à savoir que le nombre de semaines de travail à effectuer pendant une année normale reste le même avec cette translation.
La période de scolarité est la plus normale qui puisse exister, je vais vous donner un contre-exemple. Les wilayas de Bordj Bou-Arréridj et de Sétif ont observé, l’année dernière, plus de journées de grève que nous lors de notre mouvement de protestation.
Pourtant, ils ont pu terminer le programme en supprimant les vacances. Mais le problème qui se pose actuellement est beaucoup plus du côté psychologique des élèves. Ils sont vraiment perturbés en comparant la progression habituelle avec celle de l’année en cours. Au lycée Amirouche de Tizi Ouzou où j’enseigne, il a fallu une progression spéciale pour chaque élève afin de lever le fardeau qu’ils ont sur les épaules, et lorsqu’ils ont vu la progression entre les mains conformément aux directives pédagogiques, cela les a soulagés. L’élève a envie de savoir que le programme sera terminé au moment opportun. Donc, parler de rattrapage est exagéré.
Pensez-vous que les élèves sont prêts pour une session du bac en juin ?
J’incrimine encore les responsables qui ne les ont pas pris en charge psychologiquement. Dans chaque établissement il y a ce qu’on appelle des conseillers pédagogiques qui se limitent malheureusement à remplir certaines fiches. Or, leur travail consiste à prendre en charge les élèves sur le plan psychologique, chose qui n’a pas été faite jusqu’à présent.
Mais il faut dire aussi que la situation n’est pas aussi alarmante. Vous m’avez parlé des mauvais résultats, obtenus par les élèves et la cascade de blâmes, nous avons constaté, chaque année scolaire, que les résultats du premier trimestre sont toujours peu brillants.
Ce n’est qu’au deuxième et troisième trimestres qu’ils reprennent conscience effectivement et améliorent leurs résultats. Cela veut dire aussi que la progression n’a pas été établie.
Il y a surdosage alors que l’élève a besoin d’un temps pour assimiler ses leçons. Ajouter à cela le côté psychologique qui joue un grand rôle. Rien n’a été fait dans ce sens et je crois que c’est la négligence de cet important aspect qui a été à l’origine de cette catastrophe pédagogique.
Maintenant pour ce qui est de la date de l’examen du baccalauréat, il y a lieu de rappeler que nous avons proposé lors de la conférence organisée par le ministère de l’éducation nationale la date du 26 juin plus une deuxième session à instaurer de manière définitive en Algérie à partir du moment où le rachat a été supprimé. J’ai vu des fiches d’élèves recalés avec une note de 9,98, il serait malheureux de ne pas donner une chance à de tels cas.
M. H.