À Tizi Ouzou, l'on pense que c'est un groupe armé de Hassan Hattab qui est derrière le hold-up de l'agence BNA de la Nouvelle-Ville. Le hold-up spectaculaire effectué dimanche dernier à l'agence BNA de Tizi Ouzou (Nouvelle-Ville) suscite encore beaucoup de commentaires et, surtout, d'intrigues en Kabylie où les braquages d'agences postales et bancaires ont malheureusement refait leur apparition depuis quelque temps. Et si de nombreuses agences postales situées notamment en zone rurale ont été dévalisées et pour la plupart fermées par l'administration des P et T, il reste que nos banques sont aussi perméables et facilement accessibles comme ce fut le cas dimanche dernier à Tizi Ouzou où un tel hold-up a été commis en plein jour, soit à 11 h, sans bruit ni fracas et ce, à 200 m environ d'un commissariat de police. Pour revenir aux faits, il faut savoir que le groupe armé, qui a agi à visage découvert, avait d'abord intercepté un fourgon de transport au village d'Aït Ouanèche, commune d'Ath-Zmenzer, à une dizaine de kilomètres de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya. Ils s'étaient fait transporter aisément par un transporteur public car se faisant passer pour de simples voyageurs. Arrivé à Tizi Ouzou, le groupe armé ordonne au malheureux chauffeur de prendre la direction du village d'Azib-Ahmed (Hasnaoua), à deux kilomètres environ de la Nouvelle-Ville (Tizi Ouzou) où fut préalablement ciblée l'agence BNA en question. Selon le propriétaire du J5, qui s'est d'ailleurs rendu au commissariat central de Tizi Ouzou juste après le hold-up pour relater les faits, le groupe armé, composé de huit hommes, l'a fait descendre à Azib-Ahmed pour le faire séquestrer par deux acolytes, alors que les six autres s'étaient rendus à bord du fourgon “emprunté” pour commettre leur méfait. Selon une source policière, cinq hommes armés avaient donc fait irruption dans la banque pendant que le sixième faisait le guet dehors. Les cinq hommes armés avaient plaqué tout le monde à terre, clients et guichetiers, pour s'emparer, en quelques minutes, d'une somme globalement évaluée à six cent quarante millions de centimes du fait qu'ils n'avaient pu accéder aisément au coffre blindé de la banque. Après avoir réussi leur coup, ils rejoignèrent aussitôt le village d'Azib-Ahmed, tout proche, pour récupérer leurs deux compagnons et... restituer le fourgon de transport à son propriétaire. Malgré la peur et l'émotion, le propriétaire du fourgon se rendit aussitôt au commissariat central pour relater la mésaventure qu'il avait vécue tout en précisant, paraît-il, qu'ils avaient disparu à pied à travers des champs d'oliviers à Azib-Ahmed, certainement pour rejoindre la forêt toute proche d'Amedjoudh où les maquis ont été infestés ces derniers temps par des terroristes. Mais au-delà du vol commis dans une banque étatique, l'on s'étonne à Tizi Ouzou que le groupe armé ait agi avec une facilité déconcertante dans une agence bancaire où, semble-t-il, le système de surveillance vidéo ainsi que deux systèmes d'alarme n'ont curieusement pas fonctionné pour mettre en alerte tout au moins le commissariat de police de la Nouvelle-Ville, perché à environ... 200 m du lieu du vol. Mais si le banditisme a pris de l'ampleur en Kabylie, certains indices penchent plutôt vers les groupes armés du GSPC de Hattab qui se redéploie en force depuis quelque temps en Kabylie. Aux dernières nouvelles, le témoignage du transporteur kidnappé aurait révélé quelques indices probants sur l'origine des braqueurs. M.H.