Abstinence sexuelle : voici le maître mot dans la bouche de certains entraîneurs pour cet Euro 2004. Les femmes et compagnes des joueurs sont discrètement mais fermement tenues à l'écart des mâles. Le médecin de l'équipe d'Allemagne a déconseillé aux joueurs allemands de pratiquer des rapports sexuels pendant la compétition. “Je considère comme un problème le sexe quelques heures avant un match”, a-t-il déclaré, arguant du fait que les ébats et les distractions libidinales provoquent des dépenses physiques et émotionnelles nuisibles au rendement de l'équipe. L'entraîneur du Portugal Luiz Felip Scolari, lui, a été catégorique : les joueurs sont interdits de sexe jusqu'à la fin de la compétition. Donc à défaut de tirer des coups… francs, le coach portugais aurait souhaité que ses joueurs tirent au but. Et visiblement, il n'a pas été entendu. Ou à peine. Un seul but marqué, quelques minutes avant la fin, histoire de sauver l'honneur de la patrie. Le Portugal est défait deux buts à un, et chez lui, par des Grecs qui auraient pu réussir la passe de trois, s'ils avaient fait preuve davantage d'audace. C'est à croire que les Grecs étaient dopés par un quelconque stimulant avant d'entrer sur le terrain, tellement ils surpassaient les Portugais par leur vivacité, punch et combativité, même s'il faut avouer que les Portugais ont mouillé leurs maillots durant 90 minutes. Après la douche froide subie samedi, la presse n'a pas été tendre avec les joueurs. 24 Horas, journal très populaire, s'en est pris à la vedette de l'équipe, Luis Figo, en titillant son amour maternel : “Tu as fait pleurer ta mère”, écrivit le journaliste, alors qu'un autre quotidien sortit une belle tirade en affirmant avec pertinence que “la bonne nouvelle est que faire pire est impossible”. De son côté, le journal portugais Publico empruntait au cinéaste espagnol Pedro Almodovar le titre d'un de ses célèbres films en affirmant que le pays “est au bord de la crise de nerfs”. Alors, la première défaite du Portugal ne serait-elle qu'une mauvaise passe ? La prochaine joute face aux Russes sera déterminante. Une autre défaite et les joueurs pourront aller se consoler dans les bras de leurs femmes. F. A. PS : Voilà un homme pour qui l'abstinence est un vain mot. Monsieur Meir qui a arbitré le match Espagne-Russie aura été certainement la vedette de la soirée. Il a tiré pas moins de 5 cartons jaunes et un rouge.