Les groupes armés sont contraints de battre en retraite. Cependant, ils continuent de faire mal dans les campagnes et dans les régions isolées où les forces de l'ordre ne sont pas présentes. D'autres moyens doivent être mis en œuvre pour éradiquer la violence islamiste d'autant plus que le pouvoir dispose aujourd'hui d'un soutien international important lui permettant d'éviter de nouvelles compromissions avec l'intégrisme. Le terrorisme a frappé à la veille de l'Aïd El-Fitr. Pas moins de 7 militaires ont été assassinés et 10 autres blessés dans une embuscade tendue dans la forêt de Stamboul, wilaya de Mascara, par un groupe armé islamiste. La riposte des forces de l'ANP a permis d'abattre 6 terroristes et de récupérer des armes de guerre. L'acharnement des terroristes contre les forces de l'ordre s'inscrit dans l'objectif de récupérer des armes et des munitions. En effet, plusieurs attentats contre des convois de l'armée ont été perpétrés au cours du mois de ramadhan et ce, dans des localités isolées. Cette année, les groupes armés n'ont pas pu commettre d'attentats spectaculaires dans les zones urbaines en raison du dispositif sécuritaire mis en place. Les massacres ont ciblé des familles habitant dans des douars ou des villages reculés de l'Algérie profonde. Les terroristes, peu à peu contenus et maîtrisés par l'action des forces de l'ordre, voient ainsi leur capacité de nuisance se réduire. Elle n'est pas totalement anéantie cependant. Des dizaines d'éléments armés continuent de structurer les organisations du GIA et du GSPC même si plusieurs arrestations ont été opérées dans les rangs des groupes de soutien logistique. Selon le ministre de l'Intérieur et les différents responsables militaires, quelque 600 terroristes demeurent en activité dans certaines régions du pays, dont Chlef, Aïn Defla, Blida, Médéa, Boumerdès, Tizi Ouzou, Batna et Constantine. Le chef de l'état-major de la 1re Région militaire, le général Maïza, a indiqué, lors de la conférence internationale contre le terrorisme qui s'est tenue en octobre dernier à Alger, qu'en dix ans de lutte plus de 15 000 terroristes avaient été abattus et plus de 30 000 autres arrêtés et présentés à la justice. Cet émiettement contribue, selon des observateurs, à l'affaiblissement des groupes armés même si le GSPC de Hassan Hattab, qui apparaît comme le plus structuré, est affilié à l'organisation de Ben Laden, dont l'un des adjoints chargé de coordonner les actions terroristes en Afrique du Nord a été abattu le 12 septembre dernier à Merouana, près de Batna. Ainsi, si le terrorisme a été vaincu dans les villes, il n'en demeure pas moins qu'il continue de faire des victimes dans le pays profond. Et la question reste posée : combien de temps faudrait-il encore attendre et quels sont les moyens nécessaires qui doivent être mis en œuvre pour arriver à éradiquer totalement les islamistes armés ? Le ministre de l'Intérieur a estimé que les terroristes qui demeurent dans les maquis n'ont d'autre choix que de se suicider ou de se rendre. Il reste, bien entendu, qu'entre-temps ils commettront le plus grand nombre de massacres pour faire parler d'eux et tenter de négocier par là même avec le pouvoir un accord semblable à celui arraché par l'AIS de Madani Mezrag. S. T.