Alors que le problème de l'Ifri sera résolu prochainement, la prime d'intéressement semble ne pas faire l'unanimité au sein des travailleurs. L'attribution de la prime d'intéressement aux travailleurs pétroliers du Sud, décidée récemment par l'entreprise, semble provoquer des mécontents parmi les bénéficiaires. La répartition des bénéfices entre les employés n'a apparemment pas plu à certains d'entre eux. Les critères de sélection et le montant fixés pour chacun n'ont vraisemblablement pas fait l'unanimité au sein des attributaires. Ces derniers auraient même décidé de lancer des journées de protestation. Selon les dires d'un des employés concernés qui a joint la rédaction par téléphone, le débrayage aurait commencé dès jeudi dernier. Ils estiment que compte tenu des résultats positifs réalisés par la Sonatrach durant l'exercice 2003, la prime aura été conséquente. À leur surprise, le taux arrêté est jugé insuffisant. Or, il y a lieu de souligner que la calcul de la prime d'intéressement ne se fait pas uniquement sur la base des résultats concrétisés. D'autres paramètres propres à l'entreprise sont également pris en considération. Néanmoins, au secrétariat national de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), on ne confirme pas l'information concernant un quelconque mouvement de protestation. Les travailleurs contestent le partage des bénéfices Ni le secrétariat national ni la Fédération nationale des pétroliers n'ont reçu une information faisant état de déclenchement d'une manifestation. Il faut dire que ces dernières années, des revendications sont émises par les pétroliers quant aux conditions dans lesquelles ils exercent leur métier au Sud du pays. Il y a 2 ans, les travailleurs du secteur des hydrocarbures du Sud déploraient la situation inacceptable et l'injustice dont ils continuent à faire l'objet suite à l'application du décret exécutif n° 96/208 du 5 juin 1996. Ce texte a, faut-il le préciser, introduit un critère “discriminatoire” entre les employés en matière de cotisation à la Caisse de sécurité sociale. Ils soulevaient la différence qu'impose ce critère entre les travailleurs résidant en famille et ceux qui vivent seuls dans les bases de vie, dans les zones industrielles et sur les chantiers, quant à l'Indemnité des frais de résidence et d'isolement (IFRI). Pour ceux qui habitent avec leur famille, l'IFRI est prise en compte dans la cotisation à la Caisse de sécurité sociale et incluse dans l'assiette de calcul de la pension de retraite. La même indemnité n'est, en revanche, pas cotisable pour les non-résidants en famille. Seul le salaire de poste est ainsi pris en considération pour leur pension de retraite. “En voulant dédommager les travailleurs perdus dans le désert qui ne peuvent se permettre le luxe d'habiter en famille, et qui passent toute leur carrière professionnelle à l'exploration, à la recherche et l'exploitation des gisements pétroliers, ce décret a malheureusement allégé leur pension de retraite”, est-il expliqué par les concernés. Par conséquent, pour un même poste, une même ancienneté au sein de l'entreprise, une même qualification professionnelle, une même période, bref le même profil des travailleurs, la pension de retraite varie du simple au double entre les résidants et les non-résidants en famille. L'injuste Ifri “Si vous résidez en famille sur le lieu de travail, vous entrez chaque soir chez vous, vous cotisez sur la totalité de votre salaire — indemnité d'isolement comprise — et vous avez, de ce fait, en prime lors de votre départ en retraite, une pension calculée sur la totalité. Toutefois, si vous résidez en célibataire sur chantier et dans la base-vie, loin de vos enfants que vous ne voyez que durant vos congés de récupération, vous cotisez uniquement sur votre salaire et votre pension de retraite sera de ce fait, diminuée de l'Ifri”, explique-t-on. Pourtant, le but recherché à travers ce texte de loi, déplorent-ils, est d'offrir plus davantages aux employés les plus soumis aux contraintes par la réduction de leur cotisation à la sécurité sociale. Car, il ne faut surtout pas ignorer l'incidence de la cotisation sur la pension de retraite. L'Ifri devrait profiter logiquement, de prime abord, à la catégorie la plus touchée par l'isolement, d'où la nature même de cette indemnité. Ils trouvent inconcevable qu'en fin de carrière cette indemnité ne cible que l'une des deux catégories. Il est en outre, selon eux, plus injuste que ce ne soit qu'en faveur de ceux qui sont relativement les moins isolés. La discrimination, ils la ressentent également au sein de certaines entreprises où des dérogations ont été exceptionnellement accordées à quelques rares privilégiés pour bénéficier de ce régime de résidence en famille alors qu'en réalité, ils vivent seuls. Pour rappel, le ministère du Travail avait élaboré un nouveau projet de loi qui a été bloqué depuis. L'UGTA qui a pris en charge ce problème a sensibilisé le gouvernement sur cette injustice provoquée par la loi et a pu avoir son accord de principe. Un groupe de travail, composé de techniciens et de spécialistes de l'UGTA et de ceux de l'Exécutif, a vu le jour et élaborera bientôt des propositions de solutions après avoir arrêté les critères de sélection, le profil des bénéficiaires, le taux …, paramètres qui pourraient être abordés lors de la prochaine bipartite. B. K.