L'explosion du gazoduc près du douar Ouled Bouriah a provoqué, dans la nuit de dimanche à lundi, une grande panique dans la localité d'El Ghomri, daïra de Mohammadia, wilaya de Mascara. En effet, il était 21h45 lorsqu'une déflagration due à l'explosion du gazoduc qui alimente la ville d'Arzew retentit sur un rayon de 40 km, et a été suivie d'un gigantesque incendie avec des flammes de 25 m. Le premier bilan de cette catastrophe fait état de 13 blessés dont des militaires, car une caserne est implantée non loin du lieu de l'explosion. Une grande panique s'est emparée des habitants d'El-Ghomri qui couraient dans tous les sens à la recherche de la moindre information sur cette explosion. Les victimes ont été immédiatement évacuées vers l'hôpital de Mohammadia pour leur prise en charge. Dépêchés en renfort sur les lieux, les éléments de la Protection civile sont parvenus à maîtriser l'incendie vers 22h45. Le lendemain du drame, le wali de Mascara s'est rendu à El-Ghomri pour estimer l'ampleur des dégâts et prendre les premières mesures d'urgence. Plusieurs commissions de la Sonatrach ont été désignées pour déterminer l'origine et les causes de cette explosion. Les citoyens d'El-Ghomri étaient toujours sous le choc. Pour B. Nouredine, la trentaine bien entamée : “J'étais chez moi en train de regarder la télévision quand soudain un bruit assourdissant a fait vibrer toute mon habitation. Sans m'en rendre compte je me suis précipité dehors car j'ai immédiatement pensé à un tremblement de terre. Tous mes voisins en ont fait de même et nous nous sommes tous retrouvés sur une aire à proximité de nos demeures, les hommes d'un côté et les femmes de l'autre. Chacun interrogeait l'autre sur ce qui s'était passé, mais aucun ne pouvait donner de réponse satisfaisante. Soudain, nous avons aperçu des flammes qui s'élevaient vers le ciel. Les hommes ont recommandé à leurs épouses, mères et sœurs de regagner leur logis et se sont précipités en direction de l'incendie. Une demi-heure plus tard, les pompiers sont arrivés sur les lieux. Plusieurs versions ont été avancées ; pour les uns, il s'agissait d'un attentat perpétré contre le détachement militaire car le lieu où s'est produit l'incendie n'est pas loin de la caserne, et pour d'autres, ce n'est ni plus ni moins qu'un acte de sabotage du fait que rien ne présageait un accident”. Rencontré sur les lieux de la catastrophe, un groupe de jeunes venus d'El-Ghomri constater l'ampleur des dégâts s'interroge sur l'origine d'un tel acte. Le plus âgé nous a déclaré : “J'étais avec mes amis au café du village en train de jouer aux dominos quand soudain nous avons été secoués par une déflagration qui a renversé les tables et les chaises. Sans nous rendre compte, nous nous sommes précipités dehors pensant à l'explosion d'une bombe. Ce n'est qu'après avoir aperçu au loin les flammes, lieu vers lequel nous avons tous couru, que nous avons compris, mais les militaires nous ont renvoyés nous intimant l'ordre de rentrer chez nous.” Si l'origine de cette explosion reste inconnue, la voie est ouverte à toutes les supputations. Pour les autorités locales, “les conclusions des membres des commissions qui travaillent sur les lieux détermineront les causes et les circonstances, et l'opinion publique sera informée en temps opportun car tout se fait dans la transparence et nous n'avons rien à cacher”. Quant aux responsables de la Protection civile, ils diront : “Notre mission consiste à éteindre le feu et à ce titre, nous nous sommes acquittés de notre tâche non sans peine vu l'ampleur de l'incendie. Outre cette tâche périlleuse, nous avons acheminé les blessés vers les hôpitaux de Mohammadia et de Sig.” Par ailleurs, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a affirmé, hier, en marge du Forum d'El Moudjahid, que “l'explosion du gazoduc près de Mascara est due à un incident technique”. Et d'ajouter : “Cet incident n'a pas d'impact sur les unités GNL et, partant, sur les exportations.” A. B.