Le ministre a précisé que la majeure partie des indemnités sera prélevée sur les ressources propres du ministère. Le ministre de la santé et de la réforme hospitalière a annoncé, hier, lors du forum du quotidien Djazaïr News, que “toutes les revendications de la FNTS (Fédération nationale des travailleurs de la santé, ndlr), pas seulement les deux, ont été prises en charge”. Il a aussi indiqué que “les textes ont été déposés au niveau du comité ad hoc et que la procédure suit son cours normal”. Mourad Redjimi a néanmoins précisé : “La majeure partie des indemnités sera prélevée sur les ressources propres du ministère. Nous sommes donc en discussion avec le Trésor et nous disons bien sûr que le dialogue est ouvert avec le syndicat. Nous allons nous réunir ce soir et nous nous réunirons demain”. Le ministre a, dans ce contexte, déploré la poursuite de la grève par la FNTS, “alors que le dossier est pris en charge depuis seulement quelque temps”, omettant de rappeler que le mouvement de débrayage a été lancé depuis 2002, date à laquelle a été rendue publique la plate-forme de revendications de la Fédération de la santé. L'invité du forum des débats libres a, en outre, soutenu que l'installation prochaine d'une cellule chargée de la codification des règles devant régir la question des grèves ne vise en aucune façon à restreindre les libertés syndicales. “La grève est un droit constitutionnel. Les grèves sont codifiées par la réglementation, ce n'est pas à moi de la faire. Il y a une réglementation qui traite du service minimum et du service d'urgence. Il s'agit surtout d'identifier le service minimum”. Sollicité pour donner plus de détails sur ses déclarations relatives au non-respect de ce service minimum et interrogé sur les conséquences de la grève sur la vie des malades, le ministre de la santé s'est empressé de jeter la balle à la presse. “C'est vous qui avez déclaré qu'il y a eu un mort à Constantine. Le ministère a alors engagé une enquête”, a-t-il dit, en ajoutant : “Le service minimum doit être observé pour le cas des cancéreux par exemple, qui ont un programme thérapeutique. Il n'a pas fonctionné partout. Des urgences ne sont pas assurées dans certains hôpitaux”. Le Pr Redjimi a rejeté les concepts de “sanction” et de “contrôle du service minimum”, préférant opter pour “le dialogue”, “les textes” et “les enquêtes”, afin de situer “les défections et le non-respect du service minimum” par les grévistes. L'invité du quotidien arabophone a, par ailleurs, présenté brièvement son secteur. Selon lui, le système de santé algérien dispose d'un réseau infrastructurel non négligeable, qui est en train d'être modernisé et dont certains équipements, datant de la période coloniale, exigent d'être réhabilités. “L'Algérie est une école africaine en matière de lutte contre la tuberculose”, a-t-il déclaré avec enthousiasme, avant d'exposer quelques éléments de son programme 2005. Parmi “les grands projets”, le Pr Redjimi a cité la création d'un institut du cancer, d'un institut du rein, de centres spécialisés et d'un hôpital virtuel. à propos de ce dernier projet, il a précisé que celui-ci sera réalisé par l'Union européenne et piloté en Algérie. “Le budget de la santé, alloué par le Trésor, est de 60 milliards de dinars. En 2005, on dépassera les 100 milliards de dinars. Pour le pouvoir, l'intérêt à la santé du citoyen est certain”, a encore indiqué le ministre. H. A.