Un mouvement de grève paralyse depuis dimanche tous les établissements de santé publique. Ce débrayage déclenché par trois corps de la santé publique, les paramédicaux, les ouvriers professionnels et le personnel technique et administratif, s'est poursuivi hier avec un taux d'adhésion qui a atteint les 100% selon le représentant de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l'UGTA, initiatrice de l'appel à la grève illimitée. Pour Aït Taleb, chargé de l'organique au sein de cette organisation, ce mouvement est intervenu suite au non-respect par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de ses engagements. « Cette grève illimitée, qui touche tous les établissements de santé à travers toutes les wilayas du pays, n'est en fait que la levée du gel de la grève suspendue le mois de juillet dernier. Cette suspension a été décidée dès lors que le ministère s'est engagé à prendre en charge nos revendications. Notre syndicat a fixé un ultimatum et cela fait deux mois que rien n' a été fait pour notre dossier. Le recours à la grève illimitée est inévitable », ajoute notre interlocuteur avant d'énumérer les revendications du secteur. Il s'agit globalement de la généralisation des primes de contagion, d'intéressement de zonage pour les régions du sud et l'introduction des primes de nuisance, de documentation, d'encadrement, de technicité ainsi que les indemnités de sujétion spéciale et de travail posté et le glissement catégoriel. Hier, le mot d'ordre a été largement suivi dans les plus grands établissements de la capitale. A l'entrée de l'hôpital de Kouba, une banderole annonce le mouvement de grève, « grève des travailleurs de la santé, UGTA ». Si l'on tente d'accéder à l'enceinte de l'hôpital, les agents de sécurité vous en dissuadent rapidement en disant : « C'est tout l'hôpital qui est en grève, ce n'est pas la peine de vous fatiguer. » Le même topo est constaté à l'hôpital Mustapha, un des importants centres hospitaliers d'Alger, où plusieurs pathologies sont prises en charge. « Tout est paralysé, ni radio, ni analyses médicales, ni consultation », nous dit-on au niveau de cet hôpital. Selon la FNTS, les travailleurs des écoles paramédicales ont également rejoint le mouvement et le taux de suivi pour la journée d'hier a varié entre 90 et 100%. Du côté du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière cette grève « n'avancera à rien dès lors que le dossier a été examiné et il est en cours d'étude au niveau de la commission ad hoc », a souligné Slim Belkessam, directeur de la communication au ministère. Il considère que le ministère ne peut prendre l'engagement de faire aboutir un dossier dans le meilleur délai que lorsque ce dossier relève des compétences uniques du ministère de la Santé. « Lorsqu'il s'agit d'un projet de texte relatif au régime indemnitaire qui fait appel aux finances de l'Etat, le problème est discuté selon les procédures établies avec la commission ad hoc. Le ministère a jusqu'à présent tenu ses engagements puisque l'ensemble des projets de loi convenus avec les partenaires sociaux dont la FNTS ont été finalisés et transmis à la commission ad hoc », a t-il ajouté. A noter qu'une délégation de la FNTS a été reçue hier par les responsables de l'administration centrale au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. C'est à l'issue de cette réunion que la FNTS décidera des suites à donner à ce mouvement de protestation.