Du côté français, plusieurs mesures financières ont été annoncées pour encourager les entreprises françaises à s'installer et à investir en Algérie. Paris veut pousser les entreprises françaises à accroître leurs investissements en Algérie. Le ministre français de l'industrie, Patrick Devedjian, est attendu à la fin du mois de novembre prochain, à Alger, pour une visite de travail de deux jours consacrée aux investissements français en Algérie. Sur place, il annoncera un vaste programme destiné à augmenter sensiblement le montant des investissements directs français en Algérie dès 2005 et à encourager les entreprises françaises à s'implanter en Algérie, notamment pour participer au processus de privatisation des entreprises publiques algériennes. L'année prochaine marquera, en effet, un tournant dans l'histoire des relations algéro-françaises avec la très attendue signature d'un accord d'amitié entre les deux pays. Or, malgré une nette amélioration des relations politiques entre Alger et Paris, les investissements français en Algérie demeurent faibles. Pourtant, des deux côtés de la Méditerranée, plusieurs initiatives ont été prises pour améliorer les choses. Du côté algérien, des instructions ont été données par les autorités pour privilégier les groupes français dans les appels d'offres internationaux et faciliter les démarches administratives pour la création de filiales en Algérie. Et du côté français, plusieurs mesures financières ont été annoncées pour encourager les entreprises françaises à s'installer et investir en Algérie. Paris est prêt à convertir près de deux milliards d'euros de la dette algérienne en investissements français. “Aujourd'hui, la volonté politique pour renforcer la présence des groupes français en Algérie existe des deux côtés de la Méditerranée. Plusieurs projets d'investissement ont été concrétisés, mais on sent encore une certaine frilosité chez les dirigeants des groupes français. Beaucoup de chefs d'entreprise français ignorent, en effet, tout sur le marché algérien. Le gouvernement algérien devrait donc faire des efforts de communication pour expliquer le code des investissements qui est l'un des plus intéressants du Maghreb et surtout rassurer les investisseurs étrangers. Pour leur part, les Français devraient accompagner davantage leurs entreprises qui souhaitent s'implanter en Algérie en leur fournissant plus de garanties”, explique un avocat d'affaires français qui conseille plusieurs groupes qui souhaitent s'implanter dans la région du Maghreb. Mais la faiblesse des investissements étrangers, en Algérie, est aussi le résultat des difficultés que rencontrent les investisseurs : une politique de privatisation jugée “trop lente et peu claire”, un système bancaire mal adapté aux changements de l'économie algérienne et des textes de loi qui contredisent parfois le discours officiel (l'interdiction d'importer des boissons alcoolisées, l'instruction donnée aux entreprises nationales pour travailler exclusivement avec les banques publiques alors que plusieurs établissements bancaires internationaux, notamment français sont installés en Algérie, la loi sur la communication des entreprises publiques…). Autant de contraintes qui devraient être abordées par Patrick Devedjian lors de son séjour à Alger. A. F.