Cette délégation est présidée par Laurence Parisot, présidente du Medef. Entre le froid diplomatique et politique entre Alger et Paris, la place est à l'économie. Alors que des dossiers politiquement chauds «gèlent» les relations entre les deux pays, Paris délègue des chefs d'entreprise pour «réchauffer» ce climat froid entre les deux capitales. Une délégation du Medef, composée d'environ 70 chefs d'entreprise français, est arrivée hier à Alger. Cette délégation est présidée par Laurence Parisot, présidente du Medef. A noter que Mme Parisot a tenu juste à marquer sa présence. Le premier responsable de la délégation des patrons français est Yves-Thibault de Silguy, président du groupe de construction et de services associés Vinci, et du Conseil des chefs d'entreprise France-Algérie. Lors de cette visite de trois jours, le Medef international, en collaboration avec des patrons algériens, a arrêté un programme de trois jours. Il s'agit, notamment, de rencontres avec les hauts responsables algériens, à leur tête, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, Karim Djoudi, ministre des Finances et éventuellement Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et la Promotion des investissements. Les mesures prises par le gouvernement algérien relatives aux investissements étrangers ainsi que les dernières dispositions de la loi de finances complémentaire seront abordées lors de ces rencontres. Patrick Gay, conseiller financier au service économique régional de l'ambassade de France en Algérie, avait expliqué à L'Expression, à l'issue de la réunion du Medef le 13 octobre dernier à Paris, que les chefs d'entreprise français souhaitent bien comprendre «les nouvelles mesures pour se mettre en conformité avec la réglementation». Les Français, aussi bien chefs d'entreprise qu'hommes politiques, n'ont pas cessé de manifester leurs inquiétudes vis-à-vis de ces nouvelles mesures. Même sentiment exprimé par l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt. Ce dernier avait déclaré dans une interview à L'Expression: «Nous sommes inquiets» vis-à-vis de ces mesures. C'est dans ce contexte que les Français «souhaitent» avoir plus de visibilité dans leurs investissements en Algérie et surtout travailler dans un cadre juridique «prospère». Les opérateurs français implantés en Algérie se disent souvent réellement préoccupés par ces nouvelles mesures. A noter que Medef Algérie a déjà tenu une réunion avec les chefs d'entreprise français le 13 octobre dernier. Elle a été présidée par Yves-Thibault de Silguy, en présence de M.Xavier Driencourt et Marc Bouteiller, chef de la mission economique française en Algérie. L'objectif de cette réunion de Paris est de sensibiliser les entreprises françaises quant à l'intérêt de cette mission en Algérie. Notons que plusieurs réunions similaires ont eu lieu ces dernières années mais sans apporter de résultats concrets. Ce qui veut dire que la rencontre d'aujourd'hui s'inscrit dans le cycle des rencon-tres ordinaires du Medef qui organise annuellement deux à trois rencontres d'information et d'échanges avec les chefs d'entreprise français. Comme à chaque réunion, les patrons français soulèvent les «difficultés» qu'ils rencontrent en Algérie. Parmi «les obstacles», ils citent entre autres, la présence de l'économie informelle, les difficultés d'accès au foncier, le droit de préemption et des difficultés de financement des investissements par le système bancaire local. Ils avaient fait part d'autres «problèmes», tels l'obligation de réinvestissement, les exonérations fiscales obtenues en faveur de l'investissement et le droit de préemption pour les cessions d'actifs publics à des opérateurs étrangers.