"La diplomatie algérienne a échoué pour récupérer les détenus algériens en Irak." Tel est le constat de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), dressé dans son dernier rapport relatif aux Algériens incarcérés "arbitrairement" dans les geôles irakiennes, depuis 9 ans. Se basant notamment sur le rapport du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU sur "la détention arbitraire" du 24 décembre 2012 et sur les préoccupations de "plusieurs" ONG internationales, quant au sort des détenus algériens en Irak, la Laddh affirme que les autorités algériennes "ont tourné le dos" au dossier des Algériens emprisonnés en Irak et ne bougent pas le petit doigt pour leur venir en aide. Plus loin, elle signe et persiste : "Le pouvoir algérien refuse non seulement de fournir le moindre détail à l'opinion publique sur la détention de ces ressortissants en Irak, mais également ne porte que très rarement assistance à ces détenus." Cet "état de fait" aurait conduit, d'ailleurs, la ligue à prendre en charge le dossier humanitaire, et ce, pour faire la lumière sur la situation des prisonniers algériens. Aussi, dans ce cadre précis, l'ONG réitère son appel aux autorités nationales, en leur demandant d'intervenir pour libérer ces "innocents". Elle interpelle également le gouvernement irakien sur les questions de procédures judiciaires et, donc, sur le droit des 8 ressortissants algériens, "condamnés à la peine capitale malgré l'absence de preuves à charge", à "une défense équitable", conformément à la Constitution irakienne et à la Charte des droits de l'Homme. Scandalisée par l'ampleur de la condamnation (15 ans de prison ferme "sans base juridique"), la Laddh prend à témoin l'opinion publique et rappelle, à cette occasion, qu'il est reproché à la majorité des détenus algériens d'avoir franchi "illégalement" la frontière irakienne, une infraction dont la peine ne devrait pas excéder les 6 mois, d'après les lois en vigueur dans ce pays. Mais devant "l'entêtement" des autorités irakiennes et en raison de "la détérioration de la situation sécuritaire" dans ce pays et des mauvaises conditions de détention, la ligue estime qu'il est "primordial" que les partenaires internationaux de l'Irak, les ONG des droits de l'Homme et les autres associations, et les médias, fassent pression sur ce pays, pour la tenue d'un procès équitable et la libération des 8 Algériens "emprisonnés à tort". Et ce, d'autant que plusieurs de nos ressortissants "sont morts en détention, apparemment des suites de tortures". H. A.