La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) lance un appel urgent aux autorités algériennes pour intervenir dans le cas du ressortissant Algérien « détenu en Irak » depuis 2004 dans la prison « EL-Rassassi 4 ». Selon un communiqué signé par Houari Kaddour, le secrétaire national chargé des dossiers spécialisés à la LADDH, le ressortissant algérien « vient de faire l'objet d'une condamnation » dans le cadre d'un procès « qui s'est tenu en total mépris du droit pénal irakien et des obligations de l'Irak vis avis de la convention des droits civils et politiques ». « La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme exprime sa profonde préoccupation devant le nombre d'exécutions en Irak » et « réitère sa ferme opposition à la peine de mort pour tous les délits et dans toutes les circonstances ». Selon le communiqué de la LADDH, un récent rapport, publié fin octobre 2014, par la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak (MANUI) et le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) indique que « les enquêtes et les poursuites judiciaires dans les cas de peine de mort ne respectent souvent pas les normes internationales et constitutionnelles d'une procédure régulière et d'un procès équitable ». Le rapport souligne également que « dans plus de la moitié des procès impliquant la peine de mort suivis par la MANUI, les juges ont systématiquement refusé de prendre en compte les allégations concernant l'utilisation de la torture pour contraindre les accusés à faire des aveux ». « Dans presque tous les cas, les juges ont procédé à la condamnation à mort des accusés sur la base uniquement, ou essentiellement, d'aveux contestés ou de témoignages d'informateurs secrets », précise-t-on. La LADDH rappelle qu'un prisonnier algérien, Abdallah Belhadi Ben Ahmed, originaire de la wilaya El Oued, a été exécuté 7 octobre 2012. La ligue réaffirme l'existence de contacts permanents avec des prisonniers algériens détenus en Irak. Elle « souligne à nouveau l'inertie de la diplomatie algérienne qui n'a pas fait suffisamment d'efforts pour régler l'affaire des prisonniers algériens incarcérés arbitrairement dans les prisons irakiennes », et ce « malgré ses appels répétés » et ceux des « familles des détenus en Irak ». La LADDH accuse le gouvernement Algérien de « faire la sourde oreille » et de « s'abstenir d'apporter son assistance à ses ressortissants objets de telle injustice ». Le communiqué rappelle « les déclarations contradictoires » d'officiels algériens et « dénonce à cet effet la gestion catastrophique et chaotique de la diplomatie algérienne pour récupérer nos ressortissants détenus arbitrairement en Irak ». La LADDH demande aux autorités irakiennes « d'annuler l'application de la peine de mort prononcée à l'encontre du ressortissant algérien », et « lance un appel » à tous les « citoyens soucieux du respect des droits humains d'agir maintenant pour sauver la vie de nos détenus en Irak et ailleurs ».