Nous avons été destinataire d'un rapport émanant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme dans lequel il est fait état du sort des ressortissants algériens détenus à l'étranger et plus particulièrement en Irak, au Maroc, en Libye et en Europe, et ceux incarcérés à Guantanamo. Le rapport indique que l'Etat algérien a tourné le dos aux problèmes que vivent nos ressortissants à l'étranger et notamment les détenus. Selon les responsables de la LADDH, il «est temps que l'opinion publique sache que les citoyens algériens croupissent dans des prisons sans aucune aide». De ce fait, il dénoncent l'inertie des ambassades et consulats qui doivent en principe réagir conformément aux dispositions des articles 5,36, et 37 de la convention de vienne du 24 avril 1963 sur les relations consulaires. Le rapport précise que certains pays font preuve d'un manque de coopération sur cette question. Il convient de souligner par la même occasion que beaucoup d'Algériens refusent de donner leur véritable identité aux autorités des pays dans lesquels ils se trouvent de peur d'être extradés et de finir en prison dans leur pays, il s'agit ici de harraga. En absence de statistiques officielles, la LADDH tente de cerner le chiffre des ressortissants algériens détenus à l'étranger en se basant sur les informations partielles collectées auprès des familles de détenus, dans les rapports des ONG et sur des articles de journaux. Ces informations restent incomplètes et exigent plus d'efforts pour cerner de plus près ces chiffres. Plus de 2 018 personnes détenues en France, plus de 950 en Espagne et plus de 893 en Belgique. Remarque : Madame Maggie De Block, secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, a annoncé devant les responsables algériens le chiffre de 5 000 Algériens détenus dans les centres fermés. Plus de 886 détenus en Italie Plus de 500 personnes sont détenues au Maroc ; le gouvernement marocain, comme d'ailleurs le gouvernement algérien, se mure dans un silence inquiétant quant au sort des Algériens emprisonnés, la LADDH interpelle les deux pays sur l'urgence de prendre les mesures nécessaires en vue d'informer les familles des détenus qui vivent dans l'inquiétude permanente. 400 Algériens sont détenus en Libye, en 2011, ils étaient près de 300 détenus dans les établissements carcéraux en Libye. Huit d'entre eux sont condamnés à la peine capitale, 22 à la prison à vie, cinq à l'amputation de la main. La LADDH attend des autorités algériennes et libyennes les mesures nécessaires pour déterminer le sort de ces derniers. Par ailleurs, plus de 400 personnes sont détenues en Grèce, plus de 300, dont 20 femmes en Bulgarie, et plus de 70 en Tunisie. Dix prisonniers algériens ont entamé une grève de la faim, tout en exprimant leur mécontentent face à l'ignorance des autorités algériennes à leurs préoccupations. Aussi, plus de 55 Algériens sont détenus en Syrie et 32 en Grande-Bretagne. 30 détenus en Suisse Plus de 23 détenus algériens se trouvent en Irak, en contradiction avec le chiffre avancé par les autorités algériennes (11). Il est à signaler l'exécution d'un Algérien, Belhadj Ahmed Abed Allah en Irak le dimanche 7 octobre 2012 sans jugement être, alors que huit autres attendent leur exécution. Quatre personnes sont mortes en 2008 suite aux tortures qu'elles ont subies dans des centres de détention au Kurdistan (Irak). Dix Algériens sont détenus à Guantanamo arbitrairement (deux ont été relâchés il y a 45 jours sans connaître leur lieu de détention en Algérie). La LADDH considère, en vertu du droit international, que la détention est arbitraire lorsqu'il n'y a aucune preuve que les personnes aient commis des crimes, et la détention arbitraire prolongée constitue un crime international : les Etats-Unis commettent une violation très grave du droit international et des droits de l'Homme en retenant indéfiniment des personnes qui n'ont aucune raison de l'être pendant plus de 12 ans. 15 détenus au Luxembourg Quatre diplomates algériens sont détenus en Mali par un groupe terroriste. Les Algériens détenus à l'étranger sont accusés : de présence illégale sur le territoire (70%), d'infractions de droit commun (17%), d'infractions liées aux produits stupéfiants (7%) et d'appartenance présumée à un groupe terroriste (6%). Remarque : la LADDH pense que ces détenus sont parfois victimes de soupçons infondés et demande le droit de visite consulaire et l'obtention rapide des détails du déroulement des procédures judiciaires. Les conditions de détention Certains lieux de détention sont insalubres, inhumains et dégradants Aucune séparation entre les détenus, manque d'assistance juridique et de service médical régulier, dans certains lieux de détention, les mauvaises conditions d'hygiène et l'absence d'installations d'assainissement et des systèmes de chauffage et de ventilation défectueux. Certains lieux de détention comportent des pièces aux fenêtres brisées et certains détenus dorment sur des matelas humides posés directement sur le sol. Les traitements médicaux des internés souffrant de maladies chroniques sont interrompus. L'absence de contact ou bien d'assistance des représentants consulaires ou diplomatiques algériens a l'étranger a pour conséquence de priver certains détenus de leurs droits à une défense équitable. La LADDH dénonce la violation du droit de libre circulation de personnes, des pays créent des obstacles artificiels et de discrimination ethnique à l'entrée sur son territoire, ce qui porte atteinte à la liberté de circulation des personnes, bafouant article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.