La nouvelle s'est répandue dans la capitale telle une traînée de poudre. Un immeuble, encore un, s'effondre à Alger, plus précisément à la rue Ahmed-Bouzrina, ex-rue de La Lyre dans la Basse Casbah. Les sirènes des ambulances et des pompiers se font entendre de loin. La circulation automobile vers ce vieux quartier de la capitale est dense. Les secours arrivent difficilement à se frayer un chemin en cette matinée du 11 novembre pour atteindre le lieu du drame. Sur place, ruines et désolation. Le plancher d'un immeuble de trois étages, dans cette vieille médina d'Alger, s'est affaissé. L'effondrement a fait un mort et quatre blessés. "Nous avons évacué cinq blessés vers les urgences des CHU Mustapha-Pacha et Bab El-Oued, dont un dans un état grave. K. C., ce blessé âgé de 67 ans, est décédé aux urgences de l'hôpital Mustapha-Pacha", a déclaré à l'APS le lieutenant Sofiane Bakhti, responsable de la communication à la direction de la Protection civile de la wilaya d'Alger. C'est le bilan définitif communiqué en fin de journée à la presse. Les autres victimes, précise-t-on, sont des hommes âgés de 24, 29 et 32 ans ainsi qu'une femme de 58 ans. "Toutes les victimes de cet accident sont des passants surpris par l'effondrement. La personne décédée habitait le quartier", explique la même source. L'immeuble, le Bacha, qui servait de dortoir, était en réfection. La Protection civile, qui s'est déplacée avec de gros moyens, a maintenu sur place son dispositif de secours. Les opérations de nettoiement et de déblaiement des gravats ainsi que le nettoyage de la voirie se poursuivent. Un important dispositif de sécurité a été mis en place. La rue Bouzrina est connue pour abriter le commerce de l'habillement, de la bonneterie et de la haute couture pour femmes, ainsi que des bijouteries et joailleries. Sous les arcades, fleurissent également les petits métiers, tels les vendeurs de pâtes pour les gâteaux algérois (k'taief, diouls). Beaucoup de magasins de cette ruelle commerçante qui mène à la place des Martyrs, à la rue Bab-Azzoun et au front de mer, servent également de dépôt aux grossistes de la confection, avec quelques anciens hôtels reconvertis en dortoirs. L'effondrement de cet immeuble repose, une fois de plus, la question du vieux bâti dans la capitale. Si le gouvernement a décidé de lancer un plan d'urgence pour sa restauration, il n'en demeure pas moins que les mesures ne sont pas suivies d'effet sur le terrain. Le centre historique d'Alger se meurt. Les façades des immeubles des grandes artères font, certes, l'objet de travaux de restauration, mais beaucoup de quartiers souffrent d'une absence flagrante d'entretien. La chute de balcons à l'avenue Didouche-Mourad, principale artère d'Alger, et ailleurs dans la capitale a déjà fait plusieurs victimes en 2013. Y. S.