Le procureur de la République près le tribunal de Bouira a requis, jeudi, une année de prison ferme à l'encontre des émeutiers de Haïzer, interpellés lors du déroulement du scrutin présidentiel du 17 avril dernier. Le juge a, quant à lui, décidé de reporter le prononcé du verdict au 27 novembre prochain. Les prévenus étaient poursuivis sous les chefs d'inculpation d'attroupement illégal sur la voie publique, dégradation de biens publics, violence et outrage contre des agents de l'ordre public et perturbation du déroulement du vote. Appelés à la barre, la plupart ont répondu présent. Dès l'ouverture de l'audience, le collectif de défense, composé de 12 avocats, par la voix de Me Leïla Hadj Arab, a demandé l'annulation pure et simple des poursuites judiciaires contre leurs clients pour non-respect des procédures judiciaires basées sur les photos et vidéo prises par les services de sécurité. "Celles-ci sont subordonnées à une réquisition du procureur de la République. Nous sommes en face d'une fausse procédure. Partant de là, nous demandons l'annulation pure et simple du procès. Où est le rôle du parquet dans cette affaire censée faire respecter les procédures judiciaires", s'est interrogée l'avocate. "La justice n'est pas une machine qui lave le politique. Elle doit s'assurer des procédures judiciaires. C'est un dossier monté de toutes pièces", a dénoncé Me Hadj Arab. Les accusés, de leur côté, ont tous rejeté les griefs retenus contre eux. Trois policiers blessés lors des émeutes, convoqués en qualité de témoins, n'ont pas pu reconnaître leurs agresseurs parmi les prévenus. À noter qu'au moment où se tenait le procès, plusieurs citoyens et militants des droits de l'Homme ont observé un sit-in devant le tribunal en guise de soutien aux accusés, dont la plupart sont des étudiants et stagiaires au CFPA. Une intervention musclée des services de sécurité pour disperser les manifestants s'est achevée par l'arrestation de quatre personnes libérées après 4 heures de détention. Un manifestant blessé lors de la bousculade a été transféré à l'EPH de Bouira. A. D