Le verdict relatif au procès des 32 jeunes émeutiers de la commune de Haizer, tenu hier au tribunal de Bouira, sera rendu le 27 novembre prochain. Le collectif d'avocats a demandé l'annulation pure et simple de la procédure et l'acquittement des accusés. Pour maître Leïla Hadj Arab, la prise de photos et de vidéos par les services de sécurité le jour de l'émeute, procédé avec lequel ont été identifiés les accusés, s'est faite sans aucune autorisation du parquet. Cette procédure est appliquée, selon l'avocate, quand il s'agit d'affaires liées au terrorisme, au trafic de drogue, aux crimes transnationaux, comme indiqué dans l'article 65 bis 5 du code de procédure pénale. Les accusés ont nié en bloc les faits qui leur sont reprochés, dont «outrage et violence contre des agents de l'ordre public», «dégradation de biens publics», «perturbation du déroulement du scrutin dans un bureau de vote» lors de l'élection présidentielle du 17 avril dernier. Le procureur de la République a requis une peine d'emprisonnement d'une année et 20 000 DA d'amende pour chacun des mis en cause. Pendant le déroulement du procès, quatre jeunes manifestants, venus se solidariser avec les 32 émeutiers, ont été arrêtés par la police devant le tribunal. Ils ont été relâchés quatre heures plus tard. Les forces de l'ordre sont intervenues brutalement pour disperser la foule, affirme un témoin. «Nous étions en train de scander des slogans anti-pouvoir quand la police a commencé à nous bousculer et a procédé aux arrestations», a déclaré un jeune qui était dans la foule. Lors de la bousculade, un jeune manifestant a été blessé au genou ; il a été transféré à l'EPH de Bouira. «C'est un déni pour la justice d'arrêter les manifestants devant le tribunal. La Constitution leur garantit ce droit», a déclaré un avocat de la défense.