Contrairement aux saisons précédentes où, faute de compétence avérée en matière de gestion, elle pliait à chaque mercato hivernal pour verser à la Chambre de résolution des litiges des milliards réclamés par d'anciens sociétaires de club impayés, la direction du MCO a décidé, cette fois-ci, de contre-attaquer. Après un minutieux travail de recherche et d'investigation, les responsables oranais ont décidé de porter l'affaire devant la justice à la faveur d'une plainte qui sera déposée, aujourd'hui, au TAS. Huit joueurs seront ainsi traduits en justice : sept ont déjà quitté le club alors que le huitième y évolue encore. Parmi ces sept éléments figurent Mohamed Amine Aoued (ASMO), Ilyès Saïdi (contrat résilié par sa direction), Mohamed Benyettou (ESS), Amri Chadli (actuellement en France) et Mohamed Amine Aouamri. "D'après la requête de la CRL, Amri Chadli réclame 680 millions. Mais cette somme est en brut. Si l'on soustrait tout ce qu'il doit verser à la Cnas et aux impôts lorsqu'il était au club, il ne lui restera pas plus de 150 millions de centimes. Un autre joueur, toujours au Mouloudia, réclame 224 millions, alors qu'en réalité ses arriérés sont de 48 millions, déduction faite de toutes les charges. Idem pour les autres", affirmera une source autorisée, pour laquelle le cas Aoued est encore plus grave. "A ce sujet, les règlements sont clairs : selon le chapitre 5, article 20, le contrat du joueur professionnel, tel qu'émis par la LFP, est uniforme. On ne peut ni ajouter une phrase ni en exclure. Comment se fait-il alors que sur celui de Aoued, il est mentionné un salaire net ? Comment se fait-il que ce joueur réclame 780 millions net ? Pourquoi seul Aoued aurait le droit de voir son contrat modifié ? Est-il au-dessus des lois de la République en ne payant ni ses cotisations à la Cnas ni ses impôts ?", s'interrogera, à ce propos, un responsable du Mouloudia d'Oran, décidé à porter l'affaire devant les tribunaux "pour que ces joueurs sachent que beaucoup de choses ont changé au MCO et que l'époque où il n'y avait personne pour contrôler les finances est bien révolue". Dans un autre registre, cette même direction du MCO pourrait perdre son élément le plus actif et le plus expérimenté en la personne de Hafid Belabbès. L'actuel numéro 2 des Rouge et Blanc d'El-Hamri a, en effet, décidé de se retirer dès la fin de la phase aller. Il devait d'ailleurs aviser son président Belhadj Ahmed de son imminent départ, hier, à l'occasion du déjeuner qui devait les réunir. "Sincèrement, je n'en peux plus. Quand le club traverse une mauvaise passe, c'est toujours moi qui fais front à la pression et aux problèmes. Et quand ça marche mieux, comme c'est le cas actuellement, ceux qui se cachaient se mettent en avant et tentant d'influer sur les décisions prises. Je laisse une équipe bien classée en championnat et qualifiée en Coupe d'Algérie. Qu'ils essayent alors de faire mieux, car moi, je leur laisse la place", indiquait Hafid Belabbès, visiblement décidé, cette fois-ci, à ne plus faire machine arrière. Pour preuve, il compte se rendre en France pour un bon bout de temps. R. B.