Cette entreprise a de fortes ambitions à l'international. Un peu plus d'une année après son introduction en Bourse, NCA Rouiba part à la conquête d'autres marchés. Le président du conseil d'administration NCA Rouiba, Slim Othmani, nous explique que "face à des multinationales très énergiques, il nous faut avoir une taille attractive pour ne pas disparaître". Cela passe, selon lui, par une position forte sur notamment le marché maghrébin (Maroc, Tunisie). Même si rien n'a été fait jusqu'ici au Maroc, Slim Othmani a surtout montré son intérêt pour le marché tunisien. NCA Rouiba exporte déjà en Tunisie et y dispose d'un projet de distribution. "Nous comptons aussi produire en Tunisie. Sinon, nous perdons une position sur ce marché", a-t-il ajouté. L'entreprise algérienne NCA Rouiba a l'ambition de devenir leader des producteurs de boissons dans le Maghreb. Au-delà du Maghreb, NCA Rouiba lorgne d'autres marchés. Le dernier en date est le Bénin où NCA Rouiba vient de poser ses valises. Le projet porte sur l'exploitation par NCA Rouiba, à travers un contrat de location/gérance, de 5 usines de transformation de fruits et légumes, inutilisées, près de Cotonou. Lors de sa visite à Cotonou, Sahbi Othmani, directeur général du groupe, a dévoilé les ambitions derrière cette entrée sur le marché béninois. "Nous voulons nous positionner dans la sous-région en explorant, d'abord, toute la chaîne de valeur (logistique, collecte des matières premières locales, main-d'œuvre, circuits de vente locale et à l'exportation...), avant d'envisager un déploiement plus important en termes d'investissements", a-t-il confié au magazine français Jeune Afrique. Concernant ce projet béninois, Slim Othmani explique qu'au début, il ne s'agit pas d'investissement. "On n'achète rien. On va exploiter." Selon lui, c'est un montant de 300 000 à 400 000 euros à dépenser. Le président du conseil d'administration NCA Rouiba estime nécessaire l'accompagnement de l'Etat. "L'Etat doit inscrire dans sa stratégie l'accompagnement des entreprises à l'international", plaide-t-il, ajoutant : "Nous ne voulons pas d'argent. Qu'on nous laisse agir." Il faut dire que malgré les maux d'une économie aliénée aux fonds publics et au pétrole, toute une série d'entreprises ont émergé au cours de la dernière décennie. Cependant, jusqu'à aujourd'hui, l'encadrement drastique des investissements à l'étranger par la Banque d'Algérie rendait extrêmement compliqué le développement de ces entreprises algériennes. Certes, la Banque d'Algérie vient de promulguer un nouveau règlement fixant les conditions de transfert de capitaux à l'étranger au titre de l'investissement à l'étranger par des opérateurs économiques de droit algérien. Mais ce texte ne semble pas faire l'unanimité chez les opérateurs. Pour Slim Othmani, ce texte est une "régression". "Ce texte fait transparaître une méconnaissance du monde de l'entreprise." Il n'y a rien sur les délais d'instruction des demandes d'autorisation ni les voies de recours à suivre. Par ailleurs, Slim Othmani évoque des leviers arbitraires et des notions pas claires, telles la notion de revenu. Pour lui, le texte est mal formulé. "On s'est contenté du minimum", déplore-t-il. Slim Othmani, qui dresse un réquisitoire sévère à l'encontre du nouveau texte, estime qu'"on aurait pu le produire autrement si on avait consulté les acteurs", ajoutant qu'"on n'est pas dans la logique de la concertation". Pour conclure, il souligne que "ce texte doit passer par la case amendements". S. S.