Après la très lourde facture de 200 000 victimes du terrorisme islamiste, l'association Djazaïrouna fait le constat amer que l'Etat, à travers ses institutions compétentes, n'a ni réagi ni pris de dispositions pour la protection de l'intégrité physique de nos intellectuels et militants sous menaces intégristes, contre lesquels des fetwas appelant à les éliminer physiquement sont portées à la connaissance d'éventuels volontaires islamistes exécutants de fetwas. Les derniers exemples sont les appels au meurtre lancés contre la militante Amira Bouraoui et l'écrivain et chroniqueur Kamel Daoud. Bien que lesdites fetwas soient médiatisées et portées à la connaissance de l'opinion publique, les membres de l'association Djazaïrouna n'ont enregistré aucune réaction politique ferme de la part des ministres de l'Intérieur et de la Justice, et encore moins du Premier ministre, qui est le porte-voix de la présidence depuis la dernière présidentielle. Les membres de l'association Djazaïrouna rappellent que le terrorisme islamiste fait déjà l'objet de condamnation dans le monde entier, mais les autorités algériennes semblent dénigrer les victimes et font preuve de complaisance à l'égard des anciens et des futurs islamistes terroristes. Les membres de l'association Djazaïrouna saluent le courage politique et religieux du ministre des Affaires religieuses pour son soutien public à Kamel Daoud et lui demandent de rester vigilant en ces moments graves que traverse notre pays, suite à ces appels au meurtre successifs au nom de l'islam, dont il est l'un des garants officiels en Algérie. Enfin, les membres de l'association Djazaïrouna revendiquent le droit des citoyens à la sécurité, rappellent l'Etat à ses responsabilités et assurent le docteur Amira Bouraoui et Kamel Daoud de leur soutien indéfectible. Cherifa KHEDDAR Présidente de l'association Djazaïrouna