Après Aïn El-Hammam, Aït Yahia, Tigzirt et Mechtras, c'est au tour de la région de Bouzeguène d'enregistrer une attaque terroriste d'un véhicule de convoi de fonds bancaire. Bilan : un mort, deux blessés et 150 000 euros subtilisés. Décidément, les attaques terroristes contre les convoyeurs de fonds bancaires se multiplient en Kabylie. Il n'y a pas de mois qui passe sans que les véhicules blindés de la poste ou des banques ne soient l'objet d'embuscades minutieusement préparées par les groupes armés qui profitent généralement du massif montagneux et des régions isolées en rase campagne pour commettre leurs méfaits. Après les localités de Aïn El-Hammam, Aït Yahia, Tigzirt et Mechtras, qui ont déjà connu des attaques sanglantes où il y eut mort d'homme et détournement de sommes importantes d'argent, c'est la région de Bouzeguène qui a été ciblée, hier, à la mi-journée. Il était exactement 12h10 lorsqu'un véhicule blindé (une R21), appartenant à la société privée Amnal, spécialisée dans le transfert de fonds, est tombé dans une embuscade meurtrière sur l'axe routier Azazga-Bouzeguène. L'attaque s'est déroulée précisément au lieu dit Assif Ousserdoune, soit à une dizaine de kilomètres de Bouzeguène, chef-lieu de daïra situé à l'extrême limite territoriale des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa. Profitant d'un virage dangereux, l'amorce d'un pont d'oued très connu dans la région, le groupe terroriste composé d'une trentaine d'éléments armés et habillés en tenue civile, selon des sources policières, a d'abord fait exploser une bombe artisanale dissimulée sous le pont avant d'attaquer le véhicule blindé à l'arme automatique. Le malheureux chauffeur du véhicule a été tué sur le coup et deux convoyeurs ont été blessés et évacués vers le secteur sanitaire d'Azazga. Après avoir commis leur sale besogne, les assaillants se sont emparés du fonds en devises estimé à 150 000 euros, soit l'équivalent d'un milliard et demi de centimes algériens. Ce qui a d'ailleurs suscité suspicion et interrogation à propos d'éventuelles complicités ayant entouré cet important transfert de fonds en devises. Dans la panique générale qui s'en est suivie, les terroristes ont même tiré des rafales en direction de trois fourgons de transport public pour se frayer un chemin et prendre la fuite à bord de deux autres fourgons qu'ils auraient dérobés à Azazga. Les éléments de la BMPJ d'Azazga et de la sûreté de daïra sont arrivés sur les lieux du drame une demi-heure après et ont ratissé la région en compagnie d'une section de l'ANP, en vain. Selon d'autres sources policières, un accrochage s'est produit à l'entrée de Bouzeguène entre les terroristes (dont deux auraient été blessés) et les forces combinées qui ont trouvé des difficultés à progresser dans une région accidentée où les terroristes auraient même placé d'autres bombes artisanales, toutes désamorcées, sur la route menant à Bouzeguène. B. T.