L'affaire des quatre Koweïtiens condamnés le 23 novembre dernier par la justice algérienne pour chasse illégale d'espèces animales protégées par la loi ne cesse d'alimenter les discussions des citoyens du sud du pays, à telle enseigne qu'elle est devenue leur préoccupation majeure surtout après la disparition de six faucons du jardin public de Béchar. En effet, un gardien et le responsable de ce jardin ont été appréhendés avant-hier par la police judiciaire et présentés devant le procureur de la République. Lors de leur comparution devant le magistrat instructeur, ces individus, auxquels il est reproché d'avoir disposé de biens saisis, ont été placés sous mandat de dépôt. La disparition mystérieuse des six faucons est diversement interprétée par les citoyens. Pour les uns, il s'agit d'un simple vol d'animaux, pour les autres, les faucons ont été remis ou vendus par des personnes inconnues jusqu'à présent aux deux Koweïtiens qui ont quitté Béchar pour Alger le jour même du procès. Quoi qu'il en soit, cette affaire, qui vient juste après la saisie de dix faucons à l'aéroport d'Alger, laisse penser que les pouvoirs publics sont décidés à appliquer les textes législatifs interdisant la chasse des espèces protégées. Rappelons que la fauconnerie est actuellement réservée à l'aristocratie qui peut se permettre d'entretenir l'élevage du faucon sacr (essaqr en arabe), oiseau de proie devenu un véritable symbole au Moyen-Orient et pour lequel l'outarde constitue la proie de prédilection. R. R.