Le problème de l'irrigation des exploitations agricoles est le premier handicap pour les producteurs d'agrumes dans cette région, où il est strictement interdit de réaliser un forage. L'accès au crédit, c'est aussi un autre obstacle auquel font face les agriculteurs de cette région qui pointent le doigt vers la Badr. Les producteurs d'agrumes dans la wilaya de Blida, particulièrement dans la daïra d'Oued El-Alleug, occupent chaque année la première place en matière de production au niveau national. Avec une production qui dépasse les 4 millions de quintaux produits en 2014, les producteurs comptent redoubler d'effort. Regroupés dans un Salon des agrumes, organisé du 15 au 17 janvier au Palais des sports de Oued El-Alleug (Blida), les agriculteurs de cette région se disent inquiets face à la rareté de l'eau. L'irrigation des exploitations agricoles est le premier handicap pour les producteurs d'agrumes dans cette région, où il est strictement interdit de réaliser un forage, car la nappe phréatique, qui diminue de plus en plus, sert à alimenter la région d'Alger en eau potable. Face à cette situation, les agriculteurs de cette région interpellent le wali de Blida pour les autoriser à exploiter les eaux d'oued Chiffa ou du barrage de Bouroumi. Lors de sa visite à ce salon, le wali a promis aux agriculteurs de la région d'Oued El-Alleug de trouver une solution rapide à ce problème. Pour Djamel Miloudi, un agriculteur qui exploite plus de 50 ha, le problème de l'irrigation de ses champs d'agrumes se pose avec acuité. Cet agriculteur débourse de l'argent pour acheter des citernes d'eau afin de pouvoir arroser ses champs d'orangers. D'autres agriculteurs procèdent à l'utilisation des forages illicites pour pouvoir sauver leurs terres de la sècheresse. Il y aurait plus de 2000 puits illégaux à travers la wilaya de Blida. Pour préserver la nappe phréatique, dont le niveau a considérablement baissé ces dernières années, les services de la gendarmerie ont été contraints de mener une guerre contre les personnes qui procèdent à cette pratique illicite. Les Syriens restent les spécialistes du forage à la main dans la Mitidja. Même si cette région de la Mitidja demeure championne dans la production d'agrumes, elle accuse quand même un énorme déficit dans l'exploitation des terres agricoles, plus particulièrement dans le domaine des agrumes. L'accès au crédit, c'est aussi un autre handicap auquel font face les agriculteurs de cette région, qui pointent le doigt vers la Badr (Banque de l'agriculture et du développement rural). Selon les agriculteurs présents dans ce salon, l'accès au crédit dans le cadre de la politique initiée par l'Etat, et qui vise à aider et à soutenir le secteur agricole qui demeure le poumon de l'économie nationale, est scellé par la bureaucratie. "J'ai tous les papiers qui prouvent que je suis propriétaire terrien, et malgré cela la banque refuse de m'attribuer un crédit pour pouvoir développer mon exploitation. Le traitement des dossiers dans cette banque dépasse souvent 12 mois. Donc à quoi me sert cet argent si la banque ne me l'accorde pas à temps ?", expliquent l'agriculteur. Pour les responsables de la banque, le crédit est accordé à ceux qui présentent un dossier basé sur le document de la propriété de l'exploitation. Il s'avère aussi que plusieurs agriculteurs exploitent des terres et des champs d'agrumes en location, ce qui ne leur permet pas d'accéder au crédit bancaire ni au soutien de l'Etat. K. F.