La compagnie nationale Sonatrach maintiendra ses projets d'investissements en dépit de la forte chute des cours de pétrole, a affirmé le PDG par intérim de Sonatrach, Saïd Sahnoun. «La société ne va pas casser sa dynamique de développement enclenchée par son plan d'investissement 2015-2019», répond M. Sahnoun sur le sujet si le groupe pétrolier national allait suspendre certains projets suite à la dégringolade des cours de brut qui impacte son chiffre d'affaires. Dans ce plan d'investissement 2015-2019, «nous n'avons pas retenu des projets superflus. Nous restons cohérents avec notre stratégie d'intensifier l'exploration et d'accélérer le développement des gisements découverts», précise-t-il. «Il n'y a aucune raison de lever le pied ou de surseoir des investissements», insiste-t-il. Dans ce sens, il indique que Sonatrach a retenu, entre autres, la réalisation de trois grandes raffineries à Tiaret, Biskra et à Hassi Messaoud en plus du lancement du mégaprojet de vapocraquage d'éthane, en suspens depuis plusieurs années. Les discussions avec un partenaire étranger, qui détient la technologie (technologue), sur ce projet sont «très avancées», ajoute M. Sahnoun qui avance que Sonatrach va peser de tout son poids pour que la concrétisation de ce projet puisse intervenir dans les plus brefs délais. M. Sahnoun explique, à ce titre, que la nouvelle conception du projet retenue avec ce partenaire étranger va donner une dimension plus importante au futur complexe qui va cracker de l'éthane et du nafta à la fois. Baptisé «CP3K», ce projet sera réalisé à Skikda et devra créer un nombre de 25 000 emplois durant la phase de sa construction, et 2 500 emplois permanents, une fois entré en production. CP3K est considéré, selon des observateurs, comme un projet prioritaire et stratégique pour l'Algérie, car idéalement situé pour desservir les marchés européen et asiatique et ce, en polymères et en produits pétrochimiques en général. Toujours dans la pétrochimie, le PDG explique que Sonatrach a préféré «ne pas éparpiller ses efforts» dans ce secteur en les axant sur deux ou trois grands projets qu'elle négociera avec des partenaires-technologues lui offrant des débouchés à l'exportation. Interrogé sur les résultats des activités de Sonatrach à l'international, M. Sahnoun fait savoir que ce groupe a réussi à amortir ses investissements dans le projet gazier Camesea au Pérou, dont il détient 18% des participations dans l'amont et dans le transport. Ce projet est une «expérience réussie» générant actuellement des revenus en devises au groupe, s'est-il félicité. En outre, le groupe travaille actuellement pour renforcer sa présence au niveau africain notamment en Mauritanie, au Niger, au Mozambique et au Kenya. Concernant le Mozambique, le PDG de Sonatrach révèle que Sonatrach n'a pas réussi à acquérir des participations dans des gisements gaziers récemment découverts dans ce pays en raison des mises à prix rédhibitoires proposés par ce pays de l'Afrique de l'Est. Pour autant, le groupe algérien ne s'est pas découragé et compte présenter, d'ici au mois d'avril prochain, des offres sur cinq blocs gaziers en Mozambique. Sonatrach s'associe avec Petrofac pour la réalisation de projets d'engineering Le groupe Sonatrach et la société Petrofac (basée à Londres) ont signé, hier, mercredi à Alger, un mémorandum portant sur la création d'une société conjointe d'engineering et de réalisation de projets dans le secteur des hydrocarbures. Cette joint-venture, détenue à hauteur de 51% par Sonatrach et de 49% par Petrofac, sera chargée de contribuer à la réalisation des futurs projets inscrits dans le programme d'investissement du groupe énergétique algérien sur la période 2015-2019. Elle aura, notamment, pour missions de réaliser les études techniques des projets, de conduire le management et la supervision de ces projets et d'apporter l'assistance technique au groupe Sonatrach, ont expliqué des responsables de Sonatrach lors de la cérémonie de signature. Le personnel, de la société conjointe, majoritairement algérien, sera renforcé par des experts de cette firme internationale basée à Londres. Toujours dans le cadre de ce partenariat, Petrofac sera tenue d'assurer la formation du personnel de la joint-venture et de mettre en place les systèmes de gestion, d'information et de HSE (hygiène, sécurité, environnement). Les documents de l'accord ont été paraphés par le directeur exécutif des filiales et participations de Sonatrach, Akli Remini, et le directeur général engineering de Petrofac, Martin Barnes. Ce partenariat «traduit la volonté de Sonatrach de s'approprier d'un outil performant et compétitif pour exécuter son programme d'investissement», a affirmé le PDG de Sonatrach, Saïd Sahnoun, présent à la cérémonie. Le fait que cette nouvelle société contribuera à la réalisation des investissements de la compagnie algérienne des hydrocarbures «ne signifie pas qu'elle ne sera pas mise en concurrence ou qu'elle se verra attribuée exclusivement des projets d'engineering pétrolier et gazier», a, toutefois, souligné M. Sahnoun, ajoutant que le système d'appels d'offres sera maintenu dans l'attribution des marchés de Sonatrach. Un accord similaire sera signé par Sonatrach et la firme américaine General Electric (GE), portant notamment sur la fabrication locale d'équipements de forage, a-t-il fait savoir. De son côté, M. Remini a indiqué que l'accord conclu entre Sonatrach et Petrofac marque la confiance qu'accorde la compagnie algérienne à cette société créée en 1981 et présente en Algérie depuis 1997 à travers 13 projets. M. Barnes a, quant à lui, assuré que la compagnie qu'il représente apportera l'assistance technique et le transfert technologiques requis pour accompagner Sonatrach dans l'exécution de ses investissements.