Le chiffre d'affaires du secteur public marchand industriel est estimé à 391 milliards de dinars. Sa valeur ajoutée était de 160 milliards de dinars. Il employait 110 000 travailleurs à fin 2014. "L'ère du tutorat sur les entreprises publiques est révolue et j'en serai le premier garant". C'est, du moins, ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, lors de la cérémonie de mise en place de 12 nouveaux groupes industriels dans le cadre de la réorganisation du secteur public marchand, organisée à l'hôtel El-Aurassi à Alger. "Je le répète encore une fois, les nouveaux groupes industriels publics sont autonomes avec tout ce que cela implique en avantages et en responsabilités", a insisté M. Bouchouareb. Avant la restructuration, le secteur public marchand industriel se composait de 15 Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) qui ont en portefeuille les titres de capital de 305 entreprises, de 6 entreprises publiques économiques (EPE) non affiliées qui contrôlent 53 filiales et de 4 SGP-Zones industrielles, qui ont en portefeuille les titres de capital de 32 entreprises. En 2014, le chiffre d'affaires du secteur public marchand industriel était estimé à 391 milliards de dinars. Sa valeur ajoutée était de 160 milliards de dinars. Il employait 110 000 travailleurs à fin 2014. La nouvelle configuration du secteur public marchand industriel a donné lieu à la mise en place de 12 groupes industriels. Cinq groupes, à savoir SNVI, Gica, Saidal, SNTA et Manal, existent déjà. Sept autres ont été nouvellement créés dans les secteurs de l'agro-industrie, des industries chimiques, des équipements électriques, électrodomestiques et électroniques, des industries locales, de la mécanique, des industries métallurgiques et sidérurgiques et des textiles et cuirs. "Ces secteurs ont été retenus car figurant parmi les secteurs stratégiques pouvant contribuer fortement à l'économie nationale et porter sa croissance", explique-t-on. Ce sont, également, les domaines où le secteur public marchand industriel dispose de plusieurs unités de production pouvant, lorsqu'elles sont regroupées, former une capacité de production importante avec des synergies à même de constituer une entreprise leader sur le marché national avec un potentiel d'évolution pour acquérir une dimension régionale, à court et moyen termes. "En plus de l'impératif de rentabiliser financièrement les fonds publics investis en lui, le groupe industriel a la mission, structurante, de multiplier les activités au plan national, notamment du fait de l'initiative privée, par une demande croissante de sous-traitance et par l'encouragement de l'investissement dans son secteur", indique le ministre. "Il doit également devenir un moteur de l'internationalisation de l'entreprise algérienne par l'extension de ses marchés et activités à l'international emmenant dans son sillage les PME publiques et privées", a ajouté le ministre, évoquant "la naissance de la nouvelle entreprise publique industrielle". Le cadre dirigeant principal est soumis à un contrat de performance Selon lui, "l'organisation retenue, tenant compte des objectifs de croissance de l'économie et des conditions environnementales, est conçue pour mettre le secteur public marchand industriel en condition de jouer le rôle de moteur de la croissance, de densification des activités industrielles à même de se positionner en offre de substitution aux importations". M. Bouchouareb estime que la nouvelle organisation intervient dans un contexte où toutes les contraintes sont définitivement levées. "La suppression de toute forme d'intermédiation entre l'entreprise en tant qu'agent économique et l'Etat propriétaire conjugué à ce contexte offre toutes les conditions de réussite de ce processus", a-t-il affirmé. En matière de gouvernance, le groupe industriel est géré par un conseil d'administration qui inclut un représentant de la banque de domiciliation du groupe et est ouvert à des compétences externes, notamment des experts. Le cadre dirigeant principal est soumis à un contrat de performance et sa rémunération comporte une partie fixe et une partie variable déterminée sur la base de l'atteinte des objectifs fixés par le conseil d'administration et contenus dans son contrat de performance. Dans ce cadre, le ministre a évoqué une résolution du conseil des participations de l'Etat qui autorise l'alignement des salaires des dirigeants des groupes industriels banques "à ce qui existe ailleurs", dans d'autres secteurs. M. Bouchouareb indique que la préférence nationale est un axe majeur de l'action du gouvernement dans la démarche prônée de substitution aux importations. "Une étude affinée de nos importations sur les quinze dernières années a permis d'identifier des filières que nous pouvons satisfaire avec des produits locaux compétitifs", a-t-il révélé, indiquant que les plans de développement des nouveaux groupes industriels seront orientés vers la substitution à l'importation. M. R.