La manifestation qui s'étalera jusqu'au 15 avril, accueille une quarantaine de jeunes artisans venus des quatre coins de la Kabylie. L'esplanade du musée central de la ville de Tizi Ouzou accueille, depuis mercredi, le 1er Salon de l'innovation de l'artisanat traditionnel à l'initiative de la Chambre d'artisanat et des métiers (CAM de la wilaya). La manifestation qui s'étalera jusqu'au 15 avril prochain, accueille une quarantaine de jeunes artisans venus des quatre coins de la Kabylie. "L'objectif de la manifestation est d'aider les artisans à se faire connaître et à vendre leurs produits, mais aussi à encourager les jeunes innovateurs, ce qui fait d'ailleurs la particularité de ce salon. Notre but également est de passer le flambeau à la jeunesse, parce que nous avons remarqué que les jeunes boudent l'artisanat traditionnel. On doit rendre ces métiers accessibles aux jeunes artisans afin qu'ils optent pour les métiers manuels et qu'ils apportent une touche moderne aux produits anciens", nous dira Abdelkrim Berki, directeur de la Chambre de l'artisanat et des métiers. "L'artisanat doit se moderniser pour s'adapter à la réalité du terrain et faire face à la concurrence déloyale. Il faut savoir qu'un produit chinois bien fini avec des touches modernes a plus de chances de se vendre, mieux que le produit local. Pour que le produit du terroir résiste à cette concurrence, il faut qu'on lui apporte des touches nouvelles et modernistes pour lui donner un aspect esthétique attrayant", soulignera encore M. Berki tout en saluant la participation, à ce premier salon du centre pénitentiaire de Tizi Ouzou qui a pris part en exposant divers objets artisanaux réalisés par des détenus. M. Berki a insisté sur le rôle de la Chambre de l'artisanat dans le domaine de la formation et de l'insertion sociale de cette frange de la société. À la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, 750 qualifications ont été déjà délivrées par la CAM et une convention a été signée pour former des bijoutiers à l'intérieur de la maison d'arrêt, apprend-on de la même source. "Nous participons avec diverses œuvres notamment des peintures et des objets de travaux manuels réalisés par des détenus. Au centre pénitentiaire, nous assurons la formation à travers une dizaine d'ateliers, en partenariat avec la formation professionnelle, et chaque année nous formons jusqu'à 500 stagiaires", a indiqué de son côté Mohamed Khoubize, directeur de la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, pour lequel la formation est un point essentiel dans l'insertion sociale des détenus. Durant toute une semaine, le public pourra découvrir plusieurs innovations en matière d'artisanat traditionnel. M. Diafi est l'un de ces artisans innovateurs qui a débuté par une fabrique de couscous traditionnel et qui a eu ensuite l'ingénieuse idée de fabriquer des produits sans gluten, un aliment pour malades cœliaques. Ces produits généralement importés et qui coûtent cher en Algérie, sont donc fabriqués par ce producteur à des prix très raisonnables. "On a commencé à fabriquer du couscous traditionnel, puis, nous avons eu une forte demande pour un couscous sans gluten et on s'est alors spécialisé dans ces produits. Nous avons lancé plusieurs variétés de couscous sans gluten, à base de riz et de maïs, avant de passer à d'autres produits comme la farine et la semoule et prochainement nous allons lancer des gâteaux et des pâtes alimentaires sans gluten", nous dira M.Diafi. K. T.