C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mohamed Nadir H'mimid, au cours d'une séance de travail qu'il a tenue avant-hier à Boumerdès avec les chefs d'entreprise de bâtiment chargées de la réalisation du programme de 800 logements destinés aux familles sinistrées de la wilaya de Boumerdès. Après avoir fait un constat sur place sur l'état d'avancement des travaux au niveau des chantiers de Khemis El-Khechna, Boudouaou, Corso, Boumerdès et Zemmouri où de nombreuses lenteurs dans l'exécution de ce programme ont été relevées, le ministre, accompagné du directeur général de l'OPGI, des responsables de la wilaya et de nombreux cadres du secteur a demandé aux responsables des entreprises de respecter les délais pour lesquels ils se sont engagés. “Que chacun prenne ses responsabilités, nous n'avons pas cessé de vous demander de déployer une organisation adéquate et de veiller à la cadence des travaux car le gouvernement s'est engagé à entamer la phase de relogement des sinistrés à l'échéance de fin juin 2005”, a-t-il martelé à l'adresse de certaines entreprises dont les chantiers accusent des retards variant de 1 à 4 mois alors que d'autres, faute de n'a pas avoir honoré leurs engagements, leurs contrats ont été résiliés. À l'exemple de Dellys où l'entreprise chargée de réaliser 400 logements a été “destituée” et remplacée. “Cette opération est évaluée régulièrement par le Conseil des ministres. Si nous avons favorisé des entreprises du secteur public c'est en raison de leur mobilisation dans les opérations de confortement menées à Alger et à Boumerdès au lendemain du séisme du 21 mai 2003”, a expliqué le ministre qui enchaînera “mais nous ne pouvons accepter le laxisme de certaines entreprises qui n'arrivent pas à honorer leurs propres engagements”. Il a également instruit les différentes administrations à lancer d'ores et déjà les travaux de VRD et d'équipements : “Je voudrais qu'on livre des cités complètes qui n'ont rien à envier aux autres cités de par le monde, c'est pourquoi j'insiste sur la qualité des travaux de finition et VRD notamment”, a-t-il indiqué. Des entreprises comme Geco, Sokem et Sorest chargées de réaliser, à Boudouaou, le programme global de 950 logements seront désormais mises sous haute surveillance, “si les choses n'avancent pas, on prendra des mesures” a indiqué le ministre. À Khemis El-Khechena, en dépit de l'engagement de l'EBA de livrer dans les délais les 650 logements qu'elle réalise, le ministre n'a pas manqué de relever, ici le manque de rigueur dans les travaux de finition et a recommandé à l'entreprise d'engager une main-d'œuvre qualifiée comme il l'a invitée à lancer concomitamment les travaux de VRD. À Corso,où l'état d'avancement des travaux de 300 logements pris en charge par l'entreprise Cosider semble donner pleine satisfaction au premier responsable du secteur, cette entreprise a aussitôt été sollicitée pour lancer les 200 logements programmés dans le cadre de la deuxième tranche. La même entreprise est engagée à Zemmouri pour la livraison de 300 logements sur les 660 logements programmés au mois de juin 2005. Quant au 800 logements sociaux locatifs prévus aux Figuiers, l'Entreprise chinoise CSEL, qui a fait ses preuves à Mostaganem et qui a déployé pour ce chantier plus de 180 ouvriers don 20 Algériens, s'est engagée à livrer aux sinistrés de Boumerdès l'ensemble du programme bien avant les délais des 18 mois prescrits. Ainsi, sur les 8 000 logements programmés et répartis dans les 20 communes de la wilaya, 1 405 seront livrés en juin 2005 et 1 880 en septembre 2005 alors que le reste sera réceptionné dans les premiers trimestres de l'année 2006. Si toutefois, les engagements pris par les entreprises seront respectés. Les risques d'un glissement vers les deux derniers trimestres de la même année n'est pas à écarter comme nous l'a expliqué un cadre d'entreprise, en marge de cette rencontre. Par ailleurs, les retards enregistrés dans les travaux de confortement dans certaines communes sont là pour nous rappeler les limites des échéances qu'on a tendance à balancer à l'occasion de visites de ministres. Le wali de Boumerdès n'a pas manqué de souligner d'ailleurs le caractère sensible des délais promis aux sinistrés : “Il faut s'en tenir aux chiffres communiqués dans cette réunion”, a-t-il précisé. Quelques responsables d'entreprise ont soulevé de nombreux problèmes rencontrés au niveau de leurs chantiers tels les contraintes liées au sol, conduite de gaz, approvisionnement en matériaux et... manque de main-d'œuvre à Naciria, par exemple. À noter que le ministre a fermement instruit les responsables locaux de démolir les baraques et autres kiosques en dur érigées au bord de la RN24 à proximité des chalets de sinistrés. Avant de quitter Boumerdès, le ministre s'est engagé de revenir dans quelques semaines pour évaluer la situation et inspecter d'autres chantiers. Décidément, l'opération de relogement des familles sinistrées n'est pas uniquement une promesse, elle est devenue, une affaire d'Etat. M. T.