Le débat sur les subventions des produits énergétiques revient régulièrement sur la scène économique. Une étude réalisée en 2010 par le PNUD situe le niveau des subventions allouées par l'état algérien à 10,5 milliards de dollars (6,6% du PIB) dont 8,5 milliards pour les produits pétroliers. Selon la Banque mondiale, les subventions affectées aux produits pétroliers et à l'électricité aurait atteint 20 milliards en 2014. Les subventions relèvent en fait du modèle de consommation ayant cours dans le pays. C'est un modèle énergétivore et gaspilleur. Khaled Boukhelifa, ancien directeur général au ministère de l'énergie, relève que tous les experts qui ont eu à traiter de la problématique des subventions depuis plusieurs années sont tous d'accord sur les actions à engager, à savoir rendre "explicites" et "transparents" les mécanismes d'allocation des subventions, élaboration d'une étude afin de fixer les mécanismes à mettre en place pour faire bénéficier des subventions les "régions déshéritées" et les citoyens "défavorisés", réduire le "gaspillage" par la sensibilisation du citoyen et une "augmentation progressive" des prix. En tout cas, il n'y a pas que l'Algérie qui subventionne. Les subventions atteignent 22,6% du PIB en Iran, 9,8% du PIB en Arabie Saoudite, 2,7% du PIB en Russie, 6,9% du PIB au Venezuela, 1,4% du PIB en Inde, 0,4% du PIB en Chine, 0,9% du PIB au Mexique, et 2,7% du PIB en Thaïlande. La Banque mondiale, de même que le PNUD, estime à juste titre que ces mesures sont "contre-productives", car moins de 20% de ces subventions vont aux couches les plus défavorisées. Y. S.