Il suffit qu'il apparaisse dans un film pour faire oublier les imperfections de la réalisation. Il habite carrément ses rôles. "C'est une vraie gueule de cinéma avec un charisme évident", écrit un journal français. L'acteur portoricain, Benicio Del Toro est l'une des stars qui ont le plus marqué la 68e édition du Festival de Cannes. En seigneur, il vient accompagner 3 films présentés sur la Croisette à savoir Sicario de Denis Villeneuve, (en compétition officielle), où il joue un tueur à gages, A Perfect Day de l'Espagnol Fernando Leon de Aranoa (présenté dans la Quinzaine des réalisateurs), dans lequel il incarne le rôle d'un travailleur humanitaire iconoclaste dans les Balkans, et enfin, l'adaptation cinématographique très attendue du Petit Prince, présenté hors compétition. En quelques années, multipliant les rôles et les registres, il est devenu une légende au point qu'il suffit qu'il apparaisse dans un film pour faire oublier les imperfections de la réalisation. Il habite carrément ses rôles. "C'est une vraie gueule de cinéma avec un charisme évident", écrit un journal français. Sa révélation au public, il la doit au réalisateur new-yorkais Bryan Singer dans Usual Suspects en 1995. Très vite, il manifeste son goût prononcé pour les rôles de criminels, taciturne et peu bavard. (Traqué, 21 grammes, Nos souvenirs brûlés). Mais c'est surtout dans Traffic (2000) de Steven Soderbergh qu'il explose. Avec le rôle d'un gangster qu'il y a interprété, il est auréolé de l'Oscar et du Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle et aussi du prestigieux Ours d'argent du meilleur acteur au Festival de Berlin. En 2009, Steven Soderbergh lui confie l'incarnation du mythique Ché Guevara, dans Che (partie 1 et partie 2), qui l'impose définitivement sur la Croisette comme un incontournable. Et c'est ce film qui lui vaudra le prestigieux Prix d'interprétation masculine à Cannes 2008. 2 ans plus tard, on le retrouve membre du jury de la sélection officielle. En 2012, il participe en tant que réalisateur au film collectif 7 jours à la Havane, sélectionné dans "Un Certain Regard". En 2013, il revient encore en compétition officielle avec Jimmy P. Psychothérapie d'un Indien des plaines d'Arnaud Desplechin. Et cette année, il débarque dans 3 films dont deux en compétition. Et ce ne sera pas une surprise s'il est nominé et paraisse sur la liste des récompensés. T. H.