Une quarantaine de villages de la daïra de Chemini ont adressé une pétition au wali de Béjaïa et aux ministres de l'Intérieur et des Moudjahidine, les mettant en garde contre cette démarche visant à effacer de la mémoire le combat du militant Farid Zadi. Les citoyens de la daïra de Chemini, d'Ath Waghlis, se sont mobilisés pour empêcher la débaptisation de leur maison de jeunes qui porte le nom de l'un de leurs dignes fils, Farid Zadi, un fervent militant de la cause amazighe, mort dans des conditions suspectes en 1984. Une quarantaine de villages de la daïra de Chemini ont tenu à adresser une pétition au wali de Béjaïa et aux ministres de l'Intérieur et des Moudjahidine, les mettant en garde contre cette démarche visant à effacer de la mémoire collective le combat du militant Farid Zadi. La genèse de cette affaire, qui a défrayé la chronique locale, remonte à l'année 2012, lorsque les membres de l'APC d'alors, à majorité FLN, avait proposé la débaptisation de la maison de jeunes de Chemini en vue de sa rebaptisation du nom de Beramtane Djerroud, un martyr de la Révolution natif de la même région. Une décision qui avait suscité à l'époque une levée de boucliers parmi la population locale. Des associations de jeunes, des acteurs politiques et des représentants de la société civile de la daïra se sont élevés contre la remise en cause de la décision prise en 1990 par l'Association culturelle Tamazight des Ath Waghlis qui avait donné le nom du regretté Farid Zadi à leur maison de jeunes. Face à ce large mouvement de protestation, les autorités locales et les partisans de cette opération de débaptisation ont été contraintes de surseoir à leur décision. Trois années après ce coup de force avorté, l'affaire resurgit. Le directeur de la maison de jeunes est destinataire d'une correspondance officielle lui notifiant la décision portant la baptisation de son établissement du nom du chahid Djerroud Beramtane, tombé au champ d'honneur pendant la guerre de Libération. Cette information relayée sur les réseaux sociaux, vient de raviver la polémique et remettre sur le tapis un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. "Personnellement, je suis contre la débaptisation. Je pense que notre maison de jeunes porte bien son nom depuis un quart de siècle. C'est une reconnaissance du sacrifice suprême consenti par un militant de la cause identitaire. Quant à notre martyr de la Révolution, le regretté Beramtane Djerroud, son nom devrait être donné à une autre institution publique, à l'image de la bibliothèque communale. C'est ce que j'avais d'ailleurs proposé à l'ancienne équipe aux commandes de l'APC", nous a fait savoir Mohand-Arezki Bourdjil, ancien élu du FFS à l'APC, actuellement militant du Forum socialiste pour la liberté et la démocratie (FSLD). Pour de nombreux internautes de la région, "la mobilisation de tous doit être toujours de mise afin que le militant Farid Zadi ne soit pas assassiné une autre fois par les tenants du pouvoir local et ses supplétifs".