La situation du secteur de la santé vire au pessimisme, une attitude motivée par le doute émis quant au degré de solidité des structures hospitalières et surtout les risques pouvant découler de la présence de l'amiante. De par l'implantation des infrastructures y compris dans les endroits les plus reculés du territoire, la couverture sanitaire est en principe suffisamment assurée dans la wilaya de Mascara. Néanmoins la situation est loin de refléter la réalité puisqu'en pratique, la qualité des services présentés par le corps médical est sujette aux critiques les plus acerbes, notamment par les populations vivant en milieu rural. Dans ce contexte, la wilaya de Mascara a bénéficié de la concrétisation de plusieurs hôpitaux réalisés à Mascara (2), Sig (2), Mohammadia, Tighennif, Ghriss, et Bouhanifia et toutes les autres localités relevant de son territoire disposent de centres de santé et de salles de soins construits sur le budget de l'Etat ou sur celui des communes, mais leur mode de fonction est loin de répondre à la satisfaction des populations. Régulièrement, de nouvelles infrastructures à l'instar des établissements hospitaliers et autres polycliniques viennent enrichir le parc immobilier du secteur. Toutefois, dans les années 1970, la wilaya de Mascara avait bénéficié de la construction par une firme étrangère de 4 hôpitaux, une opération basée sur la formule du préfabriqué dont la durée de vie est inférieure à 20 ans. Cette option a ses effets qui sont souvent ignorés par la population et non considérés par les gestionnaires. Pour des raisons non évidentes, plus de 40 ans après, ces hôpitaux restent toujours tant bien que mal fonctionnels. Cette situation incline au pessimisme, une attitude motivée par le doute émis quant au degré de solidité de ces structures et surtout les risques pouvant découler de la présence de l'amiante. Lors de sa visite d'inspection et de travail effectuée dans la wilaya de Mascara, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a tenu à rassurer tout le monde en écartant les risques. Toutefois, des mesures d'urgence ont été décidées concernant le projet de réalisation au titre d'une première étape, de 4 nouveaux hôpitaux (en remplacement de ceux en préfabriqué) à Mascara, Sig, Tighennif et Mohammadia. En parallèle et afin de répondre aux exigences de l'heure, la dotation de ces établissements en moyens humains et matériels dont la nécessité s'est faite pressante a été également décidée. Si de tels chiffres sont susceptibles de donner satisfaction aux responsables du secteur, des réserves liées à la qualité des services sont régulièrement émises par les parents et les proches des patients. Les plus récurrents sont l'absence d'hygiène, la pénurie de médicaments et, fait grave, l'incivisme ou le manque de conscience professionnelle de certains agents des corps médicaux et paramédicaux. Le fait le plus marquant est le manque de médicaments dans certaines structures sanitaires dont les seringues que le patient est obligé de ramener avec lui pour les injections. Ces seringues sont en vente chez des épiciers installés aux alentours des centres de santé et des salles de soins. Pour l'utilisation de scanner et l'établissement des radios pour les besoins des interventions chirurgicales, les patients sont orientés vers le privé. A. B.