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"Cinq milliards de dollars d'investissements seront injectés d'ici à 2017" Sid-Ali Betata, Président d'Alnaft, à propos du développement de nouveaux gisements
Le premier responsable de l'Agence nationale de valorisation des hydrocarbures (Alnaft) dresse le bilan de l'agence en particulier en termes de plans de développement de nouveaux gisements de gaz et de pétrole approuvés. Il indique qu'elle verse annuellement 1 000 milliards de dinars au Trésor public, soit l'équivalent de 10 milliards de dollars, au titre de la redevance, un impôt pétrolier. Liberté : Pouvez présenter à nos lecteurs le bilan 2014 et du 1er trimestre 2015 en termes de plans de développement approuvés, de niveaux d'investissements globaux projetés en partenariat et par Sonatrach seule ? Sid-Ali Betata : Tout d'abord, permettez-moi de vous remercier, et à travers vous, le journal Liberté que vous représentez, pour l'intérêt que vous portez à l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures, Alnaft. Pour ce qui est du développement des gisements, il faut savoir que conformément à la loi sur les hydrocarbures, aucun opérateur ne peut mettre en production un gisement sans l'approbation préalable par Alnaft du plan de développement (POD) que lui soumet ledit opérateur ayant réalisé une découverte qu'il déclare commerciale. À ce titre, l'examen et l'approbation préalable des plans de développement constituent l'une des principales missions d'Alnaft. Avant de répondre à votre question, je voudrais d'abord vous rappeler quelques chiffres que j'estime importants à signaler à vos lecteurs. Durant la période comprise entre l'année 2007 et le 1er trimestre 2015, Alnaft a approuvé plus de 200 plans de développement (POD). Ces approbations correspondent aussi bien à des gisements dont les plans de développement (POD) sont réexaminés dans le cadre d'une révision suite à l'acquisition de nouvelles données et informations ou dans le cadre d'un nouveau plan de développement d'une découverte après finalisation des travaux de délinéation et du projet de plan de développement. Pour ce qui est de votre question, durant l'année 2014 et le 1er trimestre 2015, Alnaft a eu à examiner et approuver quatorze plans de développement, dont 13 en 2014 et 1 au début de l'année 2015. Parmi ces plans de développement, 11 portent sur des projets en partenariat avec Sonatrach ; les trois autres concernent des gisements opérés par Sonatrach seule. Sur les 14 plans de développement traités par Alnaft, 12 ont fait l'objet d'une révision du plan de développement initial suite à l'acquisition de nouvelles données et informations de production de ces gisements et les deux autres plans de développement, opérés par Sonatrach seule, constituent de nouveaux plans de développement. Le niveau d'investissement global projeté jusqu'en 2017 pour le développement des gisements, dans le cadre de l'exécution de leurs plans de développement, avoisine les 5 milliards US$ dont environ 2 milliards US$ pour le développement des deux gisements opérés par Sonatrach seule. Quels sont les niveaux globaux de production en gaz et pétrole projetés par ces plans et à quelles échéances ? Les plans de développement approuvés par Alnaft concernent aussi bien les révisions de plans de développement initiaux que ceux relatifs à des gisements nouveaux ; la nuance est de taille. Il y a lieu donc de faire la distinction entre les productions qui seront issues de la mise en œuvre des nouveaux plans de développement et celles induites par les révisions des plans de développement déjà approuvés. À ce stade, vous conviendrez avec moi que de l'état de connaissance actuel de ces gisements ne nous permet de disposer que d'estimations établies sur la base des profils de production prévisionnels qui tiennent compte d'un certain nombre d'hypothèses et d'incertitudes. La mise en œuvre des plans de développement ainsi que les premières années de production qui sont riches en informations complémentaires permettront sans nul doute d'affiner leur état de connaissance et par voie de conséquence mieux appréhender les incertitudes pour améliorer la récupération des hydrocarbures. Donc, ce que je peux vous dire pour ce qui est des quantités de gaz et de pétrole qui seront produites après la mise en œuvre des plans de développement relatifs aux nouveaux gisements que je viens de mentionner, il appartient à Sonatrach et aux autres partenaires de travailler et de se concentrer dans la mise en œuvre des programmes de travaux approuvés dans ce cadre. En tout état de cause, les niveaux de production réels de ces gisements (nouveaux et révisés) seront connus à travers les bilans publiés chaque année. Concernant l'échéance de mise en production de ces gisements, elle est fixée pour fin 2017 et début 2018 pour certains gisements. Quels sont les principaux gisements et les compagnies internationales concernées ? Je ne vais pas énumérer tous les gisements concernés, mais je citerai les principaux gisements dont les plans de développement (nouveaux ou révisés) ont été approuvés par Alnaft. Parmi les 14 POD cités plus haut, je peux citer les gisements de Rhourde El-Baguel, Hassi-Guettar Ouest et Hassi-Khebiza, qui sont opérés par Sonatrach seule et ceux de Krechba, Reg, Teg, Hassi-Moumène et Gour Mahmoud opérés en partenariat avec des compagnies étrangères telles que BP, Statoil, Eni, Rosneft et Stroytransgas. Comment évaluez-vous les résultats d'Alnaft en termes de formation de ressources humaines qualifiées dans les métiers au cœur des activités du secteur des hydrocarbures, en termes de mise en place de la banque de données sur le domaine minier national et de recouvrement de la fiscalité pétrolière au profit du Trésor public au cours des trois dernières années ? Votre question est pertinente dans la mesure où elle aborde la problématique de la disponibilité de la ressource humaine qualifiée, élément fondamental et impératif dans toute organisation pour une prise en charge efficace et efficiente de ses missions et prérogatives. L'essentiel des actions menées par Alnaft dans le cadre des missions qui lui sont assignées par la loi sur les hydrocarbures, repose sur le suivi et le contrôle et requiert pour cela une expertise avérée de son personnel dans les domaines particuliers où elle intervient. Malgré les quelques années d'existence, ce n'est pas exagéré de dire que l'agence Alnaft est encore jeune, mais cela ne nous a pas empêché d'agir dans le sens de l'amélioration de notre ressource humaine, aussi bien en qualité qu'en nombre d'effectifs. Aussi, en plus des actions de recrutement en cours, des actions permanentes et régulières sont menées vers le personnel d'Alnaft, pour lui permettre d'acquérir le savoir-faire et l'expertise nécessaire. En outre, il est fait appel à l'expertise externe à l'agence (bureaux d'études, experts nationaux ou étrangers, etc.) pour des cas spécifiques et ponctuels qu'Alnaft ne peut traiter par ses propres moyens. Ces actions de contrôle et d'expertise couvrent toutes les activités de recherche et d'exploitation qui s'exercent sur l'étendue du domaine minier national (dont la superficie dépasse les 1,5 million de km2). L'étendue de notre territoire et les ressources énergétiques importantes et diversifiées qu'il recèle, exigent un effort qualitatif en vue de leur maîtrise et de leur développement ; ceci implique un apport technologique conséquent avec davantage d'échanges d'expériences entre les entreprises nationales et les compagnies internationales. Les techniques dans l'industrie pétrolière évoluant rapidement, la relève des défis oblige Alnaft à ne pas se soustraire à la voie de la modernisation qu'elle doit impérativement emprunter. La question de la mise en place d'un plan de modernisation d'Alnaft est pertinente à plus d'un titre et les prémices de celui-ci après quelques années d'existence de l'agence sont déjà mises en place. Un plan d'action en ce sens a été défini et doit être exécuté et mené au terme de ses objectifs. L'amélioration des capacités et des qualités techniques du personnel en place par l'organisation de formations bien ciblées, effectuées aussi bien en Algérie qu'à l'étranger constitue pour nous un élément majeur de ce plan d'action. Initiée déjà depuis quelque temps, cette action de formation ne cesse de s'améliorer aussi bien en nombre de formations effectuées et de cadres bénéficiaires, qu'en qualité et en diversité des thèmes choisis. C'est une action qui est appelée à se poursuivre durant les prochaines années en tenant compte des besoins identifiés. Ce plan d'action renferme également des actions liées au renforcement des missions de contrôle de l'agence par notamment la mise en place d'une direction audit et d'un projet "Référentiel des coûts". Pour ce faire, les efforts de l'agence sont orientés selon plusieurs axes dont, essentiellement : dotation en ressources humaines qualifiées par l'amélioration du niveau technique du personnel déjà en place à travers l'organisation de formations bien ciblées, effectuées aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Cette action qui dure déjà depuis au moins 3 ans se poursuivra durant les prochaines années selon les besoins exigés par référence à chaque tâche. Lancement d'une campagne de recrutement (en complément à ce qui a déjà été fait jusqu'à présent) visant à renforcer les équipes existantes d'une part, par des cadres expérimentés dont la compétence est prouvée dans les domaines liés aux activités d'Alnaft qui est une ressource humaine rare de nos jours et d'autre part, par une autre catégorie de cadres qui seront amenés à suivre des formations complémentaires pour les préparer à être opérationnels. C'est à ce titre et dans le cadre du développement de la coopération avec les universités algériennes, que nous avons conclu une convention cadre avec l'USTHB pour former les futurs cadres notamment dans "le reservoir engineering" spécialité qui, pour la première fois en Algérie, est prise en charge par l'université USTHB. D'autres actions similaires sont en cours avec d'autres universités et instituts algériens. Concernant l'évolution de la mise en place de la banque de données nationale (BDN), je vous annonce que celle-ci (BDN) est en voie d'être totalement opérationnelle. Elle héberge déjà un volume de données pétro-techniques assez important sur lequel s'appuient les différentes structures d'Alnaft et l'opération de chargement des données, se poursuit encore (...). Je saisis cette occasion pour souligner, qu'aujourd'hui, le personnel d'Alnaft a capitalisé des connaissances très appréciables dans le domaine du management des données pétrolières, permettant à Alnaft de faire évoluer la BDN. Pour ce qui est du dernier aspect évoqué dans votre question, à savoir le recouvrement de la fiscalité pétrolière au profit du Trésor public au cours des trois dernières années, il faut savoir que, de par les missions et prérogatives qui lui sont conférées par la loi, Alnaft n'est chargée que de la collecte de la redevance. À ce titre, la moyenne annuelle des montants collectés par Alnaft, au titre de la redevance pétrolière des trois précédentes années (2012, 2013 et 2014) se situe à environ 1 000 milliards de dinars pour chaque année. K. R.