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Sid-Ali Betata, président de l'Agence nationale de valorisation des hydrocarbures à “Liberté" : “11 milliards de dollars d'investissements avalisés en 15 mois"
Dans cet entretien, le premier responsable d'Alnaft aborde l'important portefeuille de projets approuvés dans l'amont et esquisse les perspectives du secteur des hydrocarbures Liberté : Quel est le bilan d'Alnaft en termes de feu vert aux projets de développement de gisements d'hydrocarbures, de montants d'investissements engagés par Sonatrach seule et par les associés depuis la création de l'agence (inhérents à ces plans de développement de gisements) ainsi que les résultats de 2012 et du premier trimestre de 2013 dans ces domaines? Sid-Ali Betata : Je tiens a exprimer mes remerciements ainsi que ceux de mes collègues pour l'intérêt que vous manifestez à l'agence Alnaft et ses activités. Je voudrais également remercier à travers vous le journal Liberté qui nous permet de communiquer et d'informer les lecteurs de votre journal sur les activités du secteur des hydrocarbures en général et delui de l'agence Alnaft en particulier. Permettez-moi d'abord de vous rappeler quelques réalités liées aux termes “projets de développement", à savoir le cheminement type d'un long processus conduisant à ce qui est désigné dans votre question de éfeux vert aux projets de développement de gisements d'hydrocarbures". L'élaboration et la mise en œuvre d'un plan de développement est une étape décisive, non seulement dans le segment de l'amont pétrolier, mais également dans toute la chaîne pétrolière, allant de la prospection jusqu'à la commercialisation, la transformation en produits pétroliers ou encore la consommation interne directe. Avant d'atteindre ce stade, c'est-à-dire l'approbation d'un plan de développement, il a fallu un long travail d'études géologiques et géophysiques, afin d'identifier et de mettre en évidence des zones du domaine minier susceptibles d'être étudiées davantage à travers leur mise en compétition dans le cadre d'un appel à la concurrence en vue de réaliser des travaux d'exploration qui peuvent durer sept (7) années pour aboutir enfin à la mise en évidence de découvertes d'hydrocarbures. Lorsque ces dernières sont déclarées commercialement exploitables, un programme de délinéation est alors soumis à l'approbation d'Alnaft. Ce n'est qu'à la fin de ces travaux de délinéation que l'opérateur soumet à l'approbation d'Alnaft un projet-plan de développement. Ceci dit, pour revenir à l'essentiel de votre question, je vous livre quelques chiffres que j'estime importants à signaler. Durant les années 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, et jusqu'à début 2013, Alnaft a eu à traiter et à examiner près de 200 plans de développement, entre ceux soumis par Sonatrach en effort propre et ceux opérés en association. Parmi ces plans de développement examinés par Alnaft, il y a bien entendu les nouveaux plans, élaborés juste après les travaux de délinéation et ceux ayant été révisés compte tenu des nouvelles informations obtenues. Le montant des investissements correspondant à ces plans de développement avoisine les 45 milliards de dollars US. Pour la seule année 2012, quelque 35 plans de développement ont été étudiés et approuvés par Alnaft dont 60 % concernent des gisements opérés par Sonatrach seule. Au premier trimestre de l'année en cours, 8 plans de développement ont été introduits auprès d'Alnaft pour approbation et dont certains sont toujours en cours d'examen. Quels sont les associés qui ont reçu le feu vert d'Alnaft pour le développement de leurs gisements en partenariat avec Sonatrach pour 2012 et le premier trimestre 2013 ? Durant la période évoquée dans votre question qui est en fait le prolongement de la précédente question, Alnaft a eu à examiner plusieurs plans de développement comme je l'ai annoncé précédemment. Ces plans de développement concernent aussi bien les gisements opérés par Sonatrach seule que ceux opérés en association. Je tiens également à préciser que cet examen par Alnaft a porté sur les nouveaux plans de développement et sur les révisions de plans de développement déjà approuvés par Alnaft. Pour ce qui est des plans de développement relatifs aux associés étrangers ayant reçu le feu vert d'Alnaft pour le développement de leurs gisements, en partenariat avec Sonatrach, je peux citer ceux d'El M'zaïd en association avec CNPC, les 4 gisements de la 2e phase relatifs au contrat Touat opéré également avec CNPC, de ROM Nord et la révision du plan de développement du gisement de ZEK, opérés en association avec ENI et Aïn T'sila, opéré en association avec Petroceltic. Il y a aussi la révision du plan de développement du projet El Merk qui a été examinée durant cette période. Quelle est l'importance de la production annuelle de pétrole ou de gaz et le montant d'investissement par projet approuvé ? Sur la base de l'état de connaissance actuel de ces gisements et à partir des profils de production prévisionnels prévus dans les plans de développement approuvés, je dirais que ce sont des gisements d'une importance relative. Ainsi, seules des estimations peuvent être communiquées. Pour ce qui est du montant des investissements à consentir pour la réalisation des plans de développement (POD) approuvés par Alnaft durant la période évoquée dans votre précédente question, le montant global est estimé à 11 milliards US $. Pouvez-vous présenter le nouveau chantier d'Alnaft en matière d'évaluation du potentiel de gaz de schiste? En fait, votre question a trait aux hydrocarbures non conventionnels qui sont désormais régis par les dispositions de la loi 13-01 du 20 février 2013, relative aux hydrocarbures. La qualification de non-conventionnel est liée à des catégories de ressources qui n'étaient pas produites jusqu'à il y a peu et dépend donc des techniques et technologies en vigueur dans l'industrie à un moment donné. L'exploration et l'exploitation du potentiel en hydrocarbures non conventionnels, notamment les gaz tight et les gaz de schiste, est d'une importance certaine. Ces activités permettent, d'une part de renouveler et d'améliorer notre base de réserves et, d'autre part, de continuer à répondre aux besoins énergétiques, sans cesse croissants, qu'impose le développement économique et social du pays. Cependant, cela nécessite des moyens techniques et technologiques sophistiqués, ainsi que des investissements très lourds, soit à travers le partenariat, qui continue à être considéré comme une option stratégique dans le développement des ressources en hydrocarbures, soit par les moyens propres de l'entreprise nationale Sonatrach. Les derniers amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures répondent à cette nouvelle approche en termes d'exploration et d'exploitation de ce nouveau type de ressources. Pour ce qui est du nouveau chantier d'Alnaft, au passage, vous avez raison de l'appeler ainsi car il est vraiment nouveau à Alnaft. Au titre du programme d'actions de l'exercice 2013 d'Alnaft, nous prévoyons le lancement d'un programme complémentaire d'études pour l'évaluation du potentiel en hydrocarbures aussi bien conventionnel que non conventionnel notamment dans les régions du nord de l'Algérie, de l'offshore et de certains bassins sédimentaires largement sous explorés. Pour les hydrocarbures non conventionnels, nous concentrerons nos efforts sur le lancement des études d'évaluation du potentiel et sur les études liées aux aspects de protection de l'environnement notamment les aspects liés à la protection des aquifères. Donc, pour ce qui est de l'évaluation du potentiel en hydrocarbures non conventionnels, en plus des travaux préparatoires relatifs à l'élaboration de contrats types pour couvrir les activités liées aux ressources non conventionnelles et avec la contribution des services du ministère de l'Energie et des Mines dans l'élaboration des textes d'application prévus par les dispositions de la loi 13-01, relative aux hydrocarbures, Alnaft a initié un programme de travaux qui poursuit plusieurs objectifs à savoir : - acquérir, à partir de l'expérimentation concrète et grâce à l'acquisition de nouvelles données, une connaissance plus précise des ressources en hydrocarbures des périmètres choisis pour l'appel à concurrence, - être en mesure d'évaluer au mieux l'intérêt économique des ressources potentielles de ces régions. A ce titre, nous avons réalisé des études pour l'évaluation du potentiel en hydrocarbures non conventionnels sur les bassins de Gourara et d'lllizi. Nous disposons également des résultats de l'étude d'évaluation du potentiel réalisée sur le bassin de l'Ahnet Mouydir. L'exploitation des résultats de ces études nous a permis, entre autres, de sélectionner un ensemble de périmètres qui recèlent un important potentiel qui pourraient faire l'objet de travaux de recherche et d'exploitation notamment dans le cadre d'un prochain appel à la concurrence. En plus des autres études liées au potentiel dit conventionnel, Alnaft s'apprête également à lancer des études concernant le thème des réservoirs de pétrole dits compacts que l'on appelle les “tight oil". La première étude d'évaluation du potentiel et de la productivité des réservoirs dits “Tight oil" sera réalisée sur la thématique Quartzites Hamra du pourtour de Hassi Messaoud. Une seconde étude sera lancée et portera sur les formations tight du Siluro-Dévonien et de l'Ordovicien du bassin de Berkine et d'Illizi. L'exploration et l'exploitation du potentiel en hydrocarbures non conventionnels, notamment les gaz tight et les gaz de schiste, est d'une importance certaine. Ces activités permettent, d'une part de renouveler et d'améliorer notre base de réserves et, d'autre part, de continuer à répondre aux besoins énergétiques, sans cesse croissants, qu'impose le développement économique et social du pays. Cependant, cela nécessite des moyens techniques et technologiques sophistiqués, ainsi que des investissements très lourds, soit à travers le partenariat, soit par les moyens propres. A la lumière de ce bilan, comment voyez- vous les perspectives du secteur des hydrocarbures à moyen et long terme en termes de couverture des besoins domestiques en produits pétroliers et en gaz ainsi qu'en termes d'exportations d'hydrocarbures? Comme vous le savez si bien, le marché pétrolier mondial connaît plusieurs fluctuations dues à des facteurs et paramètres avec lesquels il faudra désormais composer et pour lesquels nous devons adapter nos moyens. Pour faire face aux différents défis qui s'imposent, notamment la satisfaction des besoins énergétiques domestiques, qui ne cessent d'augmenter compte tenu du développement économique et social du pays mais aussi du respect des engagements vis-à-vis des clients de Sonatrach en matière d'exportation des hydrocarbures. Pour ce faire, de grands efforts doivent être déployés pour y faire face. A cet effet, je vous rappelle, ce que j'ai déjà souligné à diverses occasions, que le domaine minier hydrocarbures algérien reste largement sous-exploré, d'abord par rapport à sa surface totale (plus de 1, 5 million de km2), puis par rapport à la densité moyenne des forages par unité de surface, enregistrée à travers le monde. Mis à part quelques travaux de prospection et de recherche réalisés dans le nord de l'Algérie, celui-ci reste sous-exploré, alors que la zone off-shore ne l'est pratiquement pas du tout. Pour assurer la satisfaction de nos besoins énergétiques futurs, que ce soit pour la consommation au niveau du marché national ou pour maintenir un niveau d'exportation à même d'assurer les revenus nécessaires au financement du développement économique et social du pays, il est évident qu'on doit exploiter toutes les opportunités que nous offre notre vaste domaine minier national. Dans cette perspective et dans le cadre de la politique énergétique du pays, en plus des énergies fossiles non encore développées, voire non explorées, y compris les ressources non conventionnelles, il y a les énergies renouvelables, qui occupent une place de plus en plus importante dans l'échiquier énergétique du pays combiné à une politique d'économie d'énergie et d'efficacité énergétique. Parallèlement aux travaux d'évaluation, pratiquement achevés dans certaines régions du pays, un tel potentiel ne demande qu'à être exploité. C'est pourquoi, je pense que les derniers amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures constituent un cadre favorable au développement du partenariat avec les compagnies, disposant d'une expérience et d'une maîtrise technologique, capables de s'inscrire dans le programme d'intensification de l'effort d'exploration projeté pour asseoir une base de réserves d'hydrocarbures à même de nous garantir une production d'hydrocarbures stable. Nom Adresse email