Quelque 31,6 millions d'euros est le montant que doit payer l'Algérie à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette dette a été révélée dans un bilan datant du 7 juillet de la direction en commission médicale d'établissement (CME). L'Algérie, qui occupe la tête du classement des pays les plus redevables aux hôpitaux de Paris, est loin devant le Maroc avec 11 millions, des USA avec 5,7 millions, la Belgique avec 4,9 millions d'euros... Cette ardoise accumulée auprès de ces établissements concerne les séjours de patients domiciliés en Algérie et qui ont bénéficié des soins en France. Le bilan de la CME a précisé que le nombre de séjours de patients domiciliés à l'étranger a connu une hausse de 9,8%, entre 2010 et 2014. Concernant l'Algérie, qui détient aussi le record du nombre de séjours, elle a enregistré 2 439 séjours entre 2010 et 2014, le Maroc 994, l'Italie 589 et le Koweït 585. Tous ces séjours ont été enregistrés en 2014. La dette des pays étrangers auprès de cet établissement s'élève à 118,6 millions d'euros, a encore révélé la CME. Le document ajoute, par ailleurs, que des dérogations lui permettant de récupérer ces sommes ont été décidées. Ainsi, des organismes marocains, des Emirats arabes unis, du Koweït et d'Arabie saoudite sont appelés à régler la facture des soins de leurs patients à leur sortie d'hôpital, avec une possibilité de paiement ultérieur pour les cas d'urgence. Une majoration de 30% a été décidée l'année écoulée. Elle a permis, selon la CME, la récupération de 10 millions d'euros. À noter que l'Algérie est exclue de ce procédé. Donc, elle ne bénéficiera pas de ces dérogations décidées par la CME. Sur un autre volet, et afin de recouvrer cette dette, "une nouvelle stratégie" a été mise sur pied par la CME. Elle prévoit d'obliger tout patient non résident ou organisme étranger "à payer d'avance" pour tous types de soins. Et ce, sur la base d'un devis calculé au prix de journée + 30%. Il est également prévu qu'aucune prise en charge émanant d'un organisme étranger ne sera acceptée. Néanmoins, et dans ce cas de figure, cet organisme payera à l'avance à la place du patient. Ce n'est pas la première fois que l'Algérie est interpellée pour payer ses dettes auprès des établissements hospitaliers étrangers, notamment français. Si cette facture de 31,6 millions d'euros concerne uniquement les hôpitaux de Paris, quel est le montant de la dette de l'Algérie auprès d'autres hôpitaux de l'Hexagone ? En 2012, plusieurs députés français avaient évoqué une dette de plus de 34 millions d'euros détenue sur l'Algérie uniquement auprès des hôpitaux de Lyon et de Marseille. Il n'est un secret pour personne que la quasi-majorité des Algériens qui se rendent en France pour des soins appartiennent pour la majorité à la caste au pouvoir. à signaler aussi que jusqu'à février 2014, l'Algérie détenait 86 millions d'euros de créances auprès de la Sécurité sociale française. M.M.