L'Union européenne a emboîté le pas à l'envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, en affirmant, lundi soir, son intention d'adopter des sanctions ciblées contre certains acteurs de la crise politique libyenne, soupçonnés de freiner l'initiative de paix onusienne. "Nous ne pouvons pas rester ici pendant que des tragédies se produisent. Si le dialogue ne contribue pas au progrès, il me semble être logique d'imposer des sanctions", a déclaré aux journalistes le ministre des Affaires étrangères d'Espagne, José Manuel Garcia-Margallo, cité par Reuters. "Nous devons être prêts à appliquer des sanctions (...) pour faire pression sur ceux qui ne viendraient pas à la table" des négociations, a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, à l'issue d'une rencontre avec l'émissaire onusien, Bernardino Leon, dont le projet d'accord a été signé uniquement par une partie des représentants politiques libyens à Skhirat, en l'absence du Parlement parallèle de Tripoli, sous le contrôle de la coalition de milice islamiste Fajr Libya. Parmi les sanctions envisagées, l'UE compte imposer le gel des avoirs et une interdiction de voyage pour certaines personnalités politiques et militaires libyennes. Cette question a déjà été discutée à Bruxelles entre la cheffe de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, et les ministres européens des Affaires étrangères, en présence de Bernardino Leon. Les dirigeants de l'UE n'ont, toutefois, pas précisé les personnes ou les mouvements qui seront touchés par ces sanctions si la situation sécuritaire ne s'améliore pas et que le dialogue politique demeure bloqué. Mais il est certain que le controversé ancien général à la retraite Khalifa Haftar, dans le camp du gouvernement de Tobrouk, pourtant reconnu internationalement, ainsi que des chefs de Fajr Libya sont dans l'œil du cyclone. Car leur volonté à passer par la voie armée pour résoudre la crise libyenne est considérée comme une tentative d'inscrire la guerre civile dans la durée et dont la finalité serait de diviser ce pays en trois micro-Etats. Depuis des semaines, Bruxelles n'a pas cessé de se mobiliser pour trouver une solution rapide au problème libyen aux conséquences négatives sur le Vieux Continent : problème des migrants clandestins qui transitent par la Libye et la menace de l'organisation de l'Etat islamique qui s'est implantée dans ce pays. L. M.