Une conférence nationale sera organisée, à la fin 2015, en vue de l'évaluation du système LMD (licence-master-doctorat), a annoncé, hier à Tipasa, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar. "Cette conférence nationale vise l'évaluation du système LMD, au même titre que les différentes réformes enregistrées dans l'université algérienne, depuis dix ans", a expliqué le ministre, dans son intervention au centre universitaire, à l'issue d'une visite de travail dans la wilaya. Estimant que le système LMD "n'est ni mauvais ni bon", mais simplement un système académique qui "n'a peut-être pas été appliqué selon la méthode qu'il fallait", le ministre a affirmé que cette conférence "constituera une opportunité pour faire le constat de ses points positifs et négatifs". Il a, toutefois, refusé de donner un avis sur ce système, dans un "souci de ne pas influer sur les débats prévus durant cette conférence", a t-il dit, soutenant qu'ils (débats) "seront libres et transparents" et qu'ils seront couronnés par des "recommandations destinées à être appliquées sur le terrain". Tous les partenaires sociaux de l'université, dont les organisations estudiantines, les professeurs, les chercheurs et autres spécialistes, ont été invités à participer à cette conférence, en vue d'en "améliorer la qualité des débats et de relever le niveau des diplômés de l'université", a ajouté le ministre. Une invitation a été, aussi, adressée aux opérateurs économiques, industriels et commerciaux, aux fins de "s'impliquer dans l'évaluation du système LMD, car ils sont les premiers à accuser l'université de former des diplômés théoriques très loin de la réalité du terrain", a souligné M. Hadjar. Il a, à ce titre, appelé à une nécessaire interaction entre l'université et son milieu économique et social. L'opportunité donnera, également, lieu à un rapprochement de vues pour la concrétisation de programmes d'entraînement et de formation, au sein des entreprises économiques, ainsi que la réalisation de recherches et de mémoires de fin d'études, selon le ministre, qui a qualifié la relation entre les industriels et l'université de "césure" à laquelle il faut mettre un terme. M. Hadjar a rappelé, à l'occasion, la loi d'orientation sur la recherche scientifique, adoptée récemment, et considérée comme l'un des mécanismes mis en place pour régler ce problème, par la création de laboratoires de recherches mixtes et la réalisation, à 90%, des recherches appliquées des étudiants au sein des entreprises. S'agissant des problèmes et perturbations enregistrés, périodiquement, au sein de l'université algérienne, le ministre a admis "l'existence d'insuffisances, qui ne sont toutefois pas impossibles à régler", citant pour preuve les rencontres bilatérales régulières entre le ministère de tutelle et les organisations estudiantines et autres syndicats. La conférence nationale sera couronnée par la constitution d'une commission de coordination et de consultation, réunissant les syndicats et les organisations estudiantines.Laquelle commission se réunira chaque trimestre, à partir de septembre de chaque année, en vue d'examiner la situation au sein de l'université et de lui trouver des solutions, a indiqué le ministre, signalant, également, l'organisation programmée de rencontres similaires, à l'échelle locale, entre l'université et ses partenaires sociaux, en vue de l'instauration d'un climat de confiance et de communion entre eux. APS