Après avoir annulé, à la dernière minute, l'ouverture du magasin du géant suédois de l'ameublement Ikea dans la région de Casablanca le 1er octobre, le Maroc a déclenché une crise qui peut prendre une dimension politique entre les deux pays. Selon le journal The Washington Post, "la vraie raison de la non-ouverture du magasin serait géopolitique : Ikea, une compagnie fondée en Suède et dont l'enseigne est étroitement associée à ce pays, est pénalisée à cause du soutien suédois apporté au mouvement revendiquant l'indépendance du Sahara occidental". Le quotidien américain appuie ses écrits et cite le journal en ligne 360, qu'il présente comme "un site d'information marocain perçu comme proche du palais royal". Derrière les raisons administratives avancées par la justice marocaine, qui a évoqué l'absence d'un "certificat de conformité", il y aurait des raisons d'ordre politique qui ont motivé l'annulation de l'ouverture, prévue le 1er octobre, du premier magasin Ikea dans le royaume, estime le Washington Post. Le boycott de Rabat des sociétés suédoises a été confirmé par le journal marocain Tel Quel, qui écrit : "C'est officiel. Le Maroc a annoncé à travers le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Mustapha El-Khalfi, un boycott des sociétés suédoises, lors d'un point de presse à l'issue du conseil du gouvernement qui s'est tenu jeudi 1er octobre." Le membre du gouvernement de Benkirane est catégorique pour dire que la Suède "mène une campagne contre le Maroc et ses intérêts notamment en Union européenne" et "soutient financièrement des organisations hostiles au Maroc". Réagissant à cette campagne marocaine hostile à son pays, l'ambassade de Suède à Rabat s'est limitée à dire dans un communiqué que "la Suède n'a pas reconnu le Sahara occidental comme un Etat", tout en précisant : "Nous soutenons le travail de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross." M. T.