Une fois n'est pas coutume. Le Salon international de l'artisanat qui, habituellement, passe sans faire de bruit a eu droit à tous les égards pour sa 20e édition. Celle-ci a été marquée par la venue du Premier ministre pour en assurer l'ouverture, jeudi au Palais des expositions des Pins-Maritimes, en compagnie de plusieurs membres du gouvernement, de Smaïl Mimoune, ancien ministre du Tourisme, des représentants diplomatiques, des directeurs de banque et des promoteurs privés dans le domaine du tourisme. Un geste fort — crise oblige — pour montrer tout l'intérêt que porte l'Etat au secteur. Sellal ne manquera pas d'ailleurs d'insister, à l'occasion, sur "la nécessité de valoriser et de promouvoir le produit artisanal algérien afin de développer le secteur pour qu'il puisse contribuer au développement économique du pays". Une opportunité, par excellence, de s'entretenir avec les exposants en visitant leurs stands et donner des orientations à même de traduire la politique à suivre à l'avenir. "Il faut protéger le produit artisanal national dans toute sa pureté et son authenticité et lui garantir sa pérennité à travers, entre autres, l'amélioration de la qualité via la formation et l'innovation et le rendre plus exportable", a déclaré Sellal, exhortant les intervenants du secteur à œuvrer "pour donner plus de visuel au produit national notamment grâce à une présence plus remarquée dans les établissements hôteliers et nos représentations diplomatiques à l'étranger". Il a appelé, dans le même sillage, "à une plus grande participation dans les manifestations internationales". Ce même sujet a été, également, abordé lors du point de presse organisé en marge de la manifestation par Aïcha Tagabou, ministre déléguée chargé de l'Artisanat auprès d'Amar Ghoul, ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, qui était présent à ses côtés. Aïcha Tagabou, qui a eu, enfin, droit à son heure de gloire, a souligné "la nécessité de respecter les standards de qualité en matière d'artisanat afin de permettre au secteur de contribuer au développement économique" et ce, pour rester dans la logique actuelle du gouvernement dont elle fait partie depuis mai 2014. À la question de savoir pour quelles raisons ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent lorsqu'il est question de représenter l'Algérie à l'étranger ; la plus jeune ministre du gouvernement Sellal a, catégoriquement, réfuté un tel état de fait soutenant que "seul le critère de qualité régit la sélection". Elle précisera, en outre, que "le nombre des artisans devant participer à ces salons est arrêté par le pays hôte". S'agissant de l'exploitation des pâtes blanches et rouges résistant à haute température, Aïcha Tagabou a indiqué que "ce projet, lancé il y a un an dans cinq wilayas, est à même de participer à réduire la facture d'importation". Plus de 800 participants prennent part à cette édition placée sous le thème "L'artisanat, un partenaire dans le développement durable", dont l'invitée d'honneur est la Palestine représentée par 14 artisans. Le salon, qui va durer jusqu'au 24 octobre courant, se distingue par une plus grande participation étrangère venue de Tunisie, d'Iran, du Pakistan, du Sénégal, du Mali, de Syrie, d'Inde (120 artisans). Le secteur emploie actuellement plus de 73 900 artisans et pourrait contribuer à hauteur de 30% dans la production nationale, pour peu que toutes les conditions nécessaires à sa promotion soient réunies. Selon un responsable du ministère, "les activités de l'artisanat seront renforcées à l'horizon 2020 par plus de 220 000 nouvelles activités à même de générer 1,5 million de postes d'emploi". N. S.