Le ministre des Finances affirme également que l'Algérie va recourir à un endettement extérieur à travers les IDE et des partenariats public-privé. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, a évoqué, hier, le retour de l'Algérie à l'endettement extérieur. Il tient à préciser en revanche, que ce n'est pas de l'endettement classique mais de crédit concessionnel dédié à l'investissement pour financer des projets tels qu'un port, une unité de production... Le ministre a indiqué que cela peut se faire à travers des investissements directs étrangers (IDE) et des partenariats public-privé qui constituent des ressources financières de substitution notamment en cette période de crise. Ainsi, le financement de ces projets pourra être assuré en partie par le partenaire étranger mais ce ne sera pas l'Etat qui le remboursera. Il pourra récupérer son argent par l'exploitation de ce projet. Le ministre des Finances estime que le projet de loi de finances 2016 traduit les politiques publiques prônées par l'Etat. "La LF 2016 est une couverture financière des politiques de l'Etat dans ses différents choix", affirme-t-il. Fondé sur un prix du baril de 52 dollars, le texte accompagnera financièrement les politiques de développement dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie, du BTP, des services... La LF prévoit un taux de croissance qui avoisine les 4,5% qui reste, selon lui, un "niveau respectable". Certes, reconnaît-il, la baisse des revenus pétroliers se dresse réellement comme un "obstacle mais cela ne va pas nous décourager". L'Etat va maintenir sa politique sociale en gardant le montant de 1 800 DA de subvention dans le projet de budget. Le ministre appelle toutefois, à la révision des dépenses publiques pour une meilleure maîtrise de celles-ci. Il s'agit en fait d'une rationalisation de ces dépenses. Car, le budget de fonctionnement et de d'équipement a atteint les 8 000 milliards de dinars. Des secteurs tels que la santé, l'éducation, l'alimentation ne seront pas touchés par cette mesure, rassure M. Benkhelfa au cours de son passage hier sur les ondes de la radio Chaîne1. Par ailleurs, une hausse des prix des carburants, du gaz et de l'électricité est prévue dans le texte de la LF. Ainsi le litre de gasoil sera vendu à la pompe à 19 DA et l'essence super à 25 DA. Le gasoil vendu à 19 DA et l'essence super à 25 DA Pour l'électricité, seuls les citoyens gros consommateurs, comme les sociétés, seront cependant, nuance le ministre, concernés par cette augmentation des tarifs qui s'effectuera de manière progressive. Ceux dont la moyenne de consommation avoisine les 1 800 ou 2 000 DA verront leur facture légèrement augmentée. "Celui qui consomme plus va payer plus", schématise M. Benkhelfa. Ces décisions ont pour but, précise-t-il, de rationaliser la consommation des énergies, sans toucher au budget d'investissement et revaloriser ces richesses. À propos de l'argent qui emprunte les circuits informels, il avoue que l'opération de bancarisation se poursuit avec des résultats satisfaisants. "C'est une bancarisation couplée à une régularisation fiscale", souligne-t-il. Cet argent issu de l'épargne individuelle ou familiale ou des transactions commerciales licites ou illicites sera utilisé pour des projets d'investissement. Le ministre tient à ce propos, à exprimer son indignation quant au change parallèle qui dévalorise davantage le dinar. "C'est une honte qu'un euro soit échangé à 170 dinars algériens ! Pis, les devises sont ensuite transférées vers l‘étranger... cela signifie que cet argent a une origine douteuse", déplore M. Benkhelfa. Sur un autre registre, il relève que la fiscalité des rémunérations reste inchangée. Concernant le gel de certains projets, l'argentier du pays préfère parler de baisse de nouvelles autorisations de programme. Les projets non lancés seront donc ajournés, compte tenu de la conjoncture actuelle. Au sujet de l'entrée en vigueur du crédit à la consommation, M. Benkhelfa a déclaré que les banques sont prêtes et n'attendent que la promulgation de la liste des produits éligibles à ce crédit. B.K.