Pour Benkhelfa, il faut néanmoins que cette situation de contraction des recettes soit l'occasion d'instaurer une nouvelle politique économique, de la prospective et la mobilisation de nouvelles ressources. Car le gouvernement a l'intention de maintenir le cap avec des dépenses publiques qui seront compensées par d'autres ressources, explique-t-il. Le ministre, qui a présenté les grandes lignes du projet de loi de finances pour 2016, qui sera soumis prochainement à l'APN, a soutenu que l'on « ne touchera pas aux fondamentaux », et ce, pour « maintenir la croissance », argumente-t-il. Celle-ci sera à la hausse puisqu'elle devrait atteindre, selon les prévisions du gouvernement, 4 à 4,5% en 2016 contre 3,8% en 2015. La croissance p@ermet de « maintenir l'emploi », a-t-il ajouté. Sur le plan des aides et subventions de l'Etat en direction des couches défavorisées, Benkhelfa rassure que l'Etat devra là aussi maintenir le cap, dans son budget, avec un montant de 1.840 milliards de dinars. Le ministre expose la stratégie de l'Etat qui devra opérer une rationalisation des dépenses et opérer des réajustements de certains produits comme le gasoil, l'essence super afin de lutter notamment contre le gaspillage et la consommation effrénée. Mais cette stratégie devra préserver certains secteurs qui ne seront pas touchés par la hausse. Ils sont considérés comme une « ligne rouge » à ne pas dépasser, dans la politique sociale du gouvernement. Ce n'est pas le cas du gasoil et du super qui devront être cédés, à partir de 2016, respectivement à 19 et 25 DA. Ce ne sont que les premières mesures que le consommateur devra accepter aisément, soutient Benkhelfa, qui ajoute qu'à ce prix, on est loin de décourager la contrebande. Globalement, « la hausse qui touchera divers produits ne dépassera pas les 20 à 22% ». Le lait, l'eau, « malgré le gaspillage », sont pour le moment en dehors de la liste. Il en est de même du tarif de l'électricité dont le seuil est limité à certains gros consommateurs. Aucune hausse de l'impôt sur les rémunérations Par ailleurs, le ministre a précisé que contrairement aux rumeurs qui circulent, aucune hausse de l'impôt sur les rémunérations n'a été décidée. Sur la question de la mobilisation de ressources alternatives, il relève que cette mesure penchera d'abord vers les disponibilités locales. Et c'est ce que vise l'opération lancée en août entre le fisc et les banques. Benkhelfa a réitéré, à cette occasion, l'appel aux détenteurs de capitaux « propres » pour les déposer dans les banques nationales qui leur promettront des garanties. L'opération en question qui ne sera pas un alibi pour le blanchiment d'argent a été d'ailleurs bien accueillie par le Gafi (Groupe d'action financière) qui a même prévu « une réunion de son instance à Alger en 2016 », annonce le ministre.Quant à la possibilité de recourir à l'endettement extérieur, le ministre des Finances a précisé que la mobilisation des ressources financières par l'Algérie devra se baser en priorité sur les investissements directs étrangers et les crédits concessionnels qui ne supposent pas des intérêts, au sens classique du terme, mais sont remboursés à partir des recettes générées par les projets. Benkhelfa a rappelé que l'Algérie a vécu trois crises financières, celles de 1986 et de 1994. Mais la situation a changé entre-temps puisque notre pays « n'est pas aujourd'hui sous le poids d'un endettement externe excessif ».