Le 16 avril 2001 fut un jour de deuil pour tous les sportifs. En effet, la “mythique” salle omnisports Harcha-Hacène venait d'être réduite en cendres, l'espace d'un après-midi, suite à un grave et important incendie. “600 milliards” de centimes sont partis en fumée alors que la valeur de ce “bijou”, cher aux athlètes des sports collectifs notamment, est de “700 milliards de centimes”. Les autorités, au plus haut niveau, décidèrent alors de ne pas pénaliser “la jeunesse” et donc de remettre sur pied “ce temple du sport” dans les plus courts délais et confièrent les travaux à une entreprise chinoise “ayant fait ses preuves” dans d'autres secteurs, notamment en ce qui concerne “les délais rapides de livraison”. Et c'est ainsi que, en l'espace de 20 mois, la salle Harcha renaît de ses cendres, avec un nouveau look, quand bien même elle a gardé son “architecture d'origine” au grand bonheur des sportifs et de son fidèle public. Prévue le 1er novembre dernier, son inauguration n'a eu lieu qu'avant-hier lundi, à l'occasion justement de la 14e édition de la Coupe d'Afrique des clubs vainqueurs de coupes de volley-ball. Il s'agit d'une “réception provisoire, en attentant la levée de quelques réserves d'usage”, précise le DG de l'OCO, M. Zeroual, cependant “elle est fonctionnelle et opérationnelle”, précise notre interlocuteur, “mise à part le parking, qui n'est pas encore aménagé, du moins jusqu'à la levée du chantier et du démantèlement de la base de vie de l'entreprise”, ajoute-t-il. Cette cérémonie, tant attendue, par ailleurs, a été présidée par le secrétaire général du MJS, en présence d'invités nationaux et étrangers, parmi lesquels le président du COA. Dès l'entrée, l'odeur de la peinture fraîche vous monte au nez. Pour accéder au “beau parquet bleu ciel”, vous devez vous essuyer les pieds sur “des serpillières de fortune”, provenant de couvertures de lit. La “lumière blanche artificielle” inonde l'intérieur de ce temple, à tel point que l'on s'y croirait en plein jour, contrastant totalement avec celle “orangée” d'avant. Le terrain, savamment tracé, est entouré de tribunes fixes et d'autres escamotables, sur roues, présentant un certain confort et surtout un nouveau “design”. Au-dessus de nos têtes, la charpente métallique “tridimensionnelle”, signe d'une grande solidité, constitue le toit de la salle. Elle est recouverte de plaques de tôle, remplaçant ainsi l'imposante charpente en bois massif, avec ses belles poutres enchevêtrées et vernissées qui furent, malheureusement, les premières proies des flammes lors de l'incendie du 16 avril 2001. Le tableau d'affichage est aujourd'hui plus sophistiqué, car en plus des informations qu'il donne lors des compétitions, on y a encastré un écran vidéo. Selon le DG de l'OCO, la salle Harcha “a une capacité de 6500 places” et dispose désormais d'“une télésurveillance qui couvre l'extérieur et l'intérieur”. Le fait nouveau, annonce M. Zeroual, c'est, sans conteste, “l'aménagement d'un accès spécial pour les handicapés. Il est également mis à leur disposition des vestiaires et tribunes qui leur sont strictement réservés” et ce, sans oublier “la construction d'une bâche à eau d'un volume de 200 m3, dont un tiers est réservé à la lutte contre l'incendie”, souligne fièrement le patron de l'OCO. À propos de lumière justement, M. Zeroual nous fait remarquer : “Dorénavant, la salle fera des économies en électricité dans la mesure où les compétitions diurnes se dérouleront sans le concours des projecteurs, puisque la lumière solaire suffit amplement, eu égard à la nature du toit et de grandes baies vitrés.” Par ailleurs, notre hôte n'a pas manqué de nous signaler que “les équipements, telles la boiserie et la ferronnerie, ont été réalisés sur place par l'entreprise qui a installé des ateliers sur le chantier même”. Pour les vestiaires, qui ont été évidemment retapés à neuf, nous avons constaté qu'ils ont conservé leur style mauresque d'avant et que seul leur agencement a subi des transformations, par ailleurs, superbes, comme cela a été le cas pour la cafétéria, très conviviale, le salon d'honneur, les locaux administratifs ainsi que les buvettes réservées au public. Soulignons, enfin, que cet “remise à neuf” a coûté la bagatelle de 97 milliards de dinars, sauf que le DG de l'OCO appréhende, selon ses propres propos, “l'environnement hostile dans lequel est implantée la salle”, sous-entendant par là “d'éventuelles dégradations de cette superbe structure” et pour cela, il implore “les autorités de cette localité d'apporter leur concours pour garder en l'état cette belle salle”. À l'entrée, rappelons-le, l'on est accueilli par des “vigiles armés”. Par contre, à l'intérieur, “des stadiers veillent à la sécurité des lieux”, ajoute M. Zeroual. Souhaitons, pour notre part, que ce lieu mythique du sport et même de la politique soit préservé jalousement au grand bonheur de tous, car n'oublions pas que la salle Harcha fait partie du patrimoine de tous les Algériens. A. H.