Résumé : Aziza lui rappelle combien elle a souffert. Elle craint que la belle-famille ne décide de revenir dans la vie de Lyès uniquement pour gâcher leurs retrouvailles. Quand Lyès propose de retourner au chalet, ils doivent se préparer à rentrer. Leurs adieux ne peuvent pas se faire dans la forêt... - Alors, allons-y ! Tout le groupe reprend le chemin en sens inverse. Selma gardait le silence, marchant en dernier. Lyès se tournait parfois vers elle, semblant inquiet de son silence. - Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu penses à quoi ? Selma secoue la tête. De nouveau, elle a cette boule à la gorge. Elle se sent dépassée par ces changements subits dans sa vie. Ces changements qui allaient s'opérer dans sa vie, tout prochainement, ne plairaient pas à sa famille. Après toutes les questions soulevées par son amie Aziza, elle se rendait compte que les choses peuvent ne pas se passer comme ils l'espéraient. - Selma ?! - J'ai besoin de réfléchir. J'ai mille et une pensées. Lyès, j'ai peur... Comme le sentier montagneux descend, ils prennent moins de temps pour parvenir au chalet. Ils s'arrêtent pour déjeuner au restaurant. Selma mange du bout des lèvres. Ils parlent de tout et de rien sans parler de leur départ imminent. Quand ils quittent l'établissement, Lyès veut dîner avec elle. Elle ne peut pas refuser. Il a réservé une table. Selma a le temps d'aller se reposer. Il est près de seize heures. Aziza et Selma vont au chalet. Mais au lieu de sortir sa valise et des cartons où ranger ses affaires, elle va s'asseoir au salon. Elle se sent lasse, et l'angoisse ne la quitte pas. Même si c'est son fils, elle appréhende son regard, son jugement. - Arrête de te torturer ! Je vois bien que tu penses au petit, dit Aziza. Il sera heureux de te retrouver ! - Il doit m'en vouloir dans le fond. Je n'ai pas été là pour lui ! Une bonne mère n'abandonne pas son fils, conclut Selma. Je n'ai pas été là quand il a eu sa première dent, lorsqu'il a prononcé "papa ou maman", quand il fait ses premiers pas... Je n'étais pas là pour le rassurer les soirs où il faisait des cauchemars ! Aziza, je n'ai pas été une mère pour lui ! Maintenant, je serais une étrangère ! J'ignore si un jour il m'aimera ! - Tu t'entends parler ? Tu dis des absurdités ! L'amour est là ! Peut-être qu'il ne le montrera pas au début mais malgré tout ce qui s'est passé, tu restes sa mère et je suis sûre que vous deviendrez de vrais amis ! Comme moi et mon père... - Qu'Allah t'entende ! S'il me rejette, je deviendrais folle ! Aziza tente de la rassurer du mieux qu'elle peut. - Allez, va te changer et fais-toi belle maintenant ! Tu as un mari ! Considère vos retrouvailles comme un second mariage ! lui dit-elle en la forçant à se lever. Allez, va mettre une jolie tenue ! Ce que tu n'as pas pu faire quand vous étiez mariés, fais le maintenant ! - Mais je n'ai pas le temps pour ces choses ! - Commence par ça ! Après on s'occupe du salon, dit Aziza. Ma foi, y a pas grand-chose à faire ! Le salon continue à ouvrir ! On ne peut pas mettre ces filles au chômage ! Peut-être que l'une d'elles voudra le reprendre ? - Peut-être ? Aziza la pousse vers la salle de bain et tire la porte derrière elle. Elle ne laisse pas le choix à son amie. Le temps de prendre une bonne douche, de se tirer les cheveux, de se maquiller, et elle va enfiler une robe en laine noir qui affine sa silhouette. Quand elle rejoint son amie, celle-ci sourit. - Pour un début, c'est pas mal ! (À suivre) A. K.